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Nantes : déminage de bombes

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Article rédigé par franceinfo
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Combien de bombes de la Seconde Guerre mondiale sont encore enfouies dans le sol ? Les démineurs ont aujourd'hui encore beaucoup de travail. A quoi ressemble leur quotidien ? C'est l'immersion de ce vendredi.

Pour les démineurs de Nantes, cette ancienne carrière est dangereuse. A plusieurs mètres de profondeur, des munitions de la Seconde Guerre mondiale auraient été immergées.

On peut trouver n'importe quoi, le moteur, la voiture. L'eau est à environ 7 degrés, pas de visibilité.

Les collègues du plongeur ne sont plus d'aucun secours. Il va repérer ce qui va ressembler a un obus ou une grenade. A quelques mètres du bord, deux mortiers de 80 mm apparaissent. Avec précaution, le plongeur les met dans un petit filet porté par un ballon d'oxygène et les transporte jusqu'à la rive.

C'est du mortier. Il est vide, il ne présente pas de risque majeur.

Pour les démineurs, ces munitions ont été jetées à l'eau après la guerre.

Ce sont des projectiles qui ont été très utilisés par les Français. Ils se sont retrouvés sur les champs de bataille et ont été prisés par les gens qui cherchaient des souvenirs après-guerre. Ceux-là se sont retrouvés plus gênants que décoratifs.

Beaucoup ignorent le danger réel de ces petits souvenirs. De 1940 à 1945, la Bretagne et la Vendee ont été sévèrement touchées par les combats et bombardements. 80 % des munitions trouvées par les démineurs de Nantes datent encore de cette époque, entre 15 et 20 tonnes par an. Ce matin, les démineurs ont été appelés par les locataires d'une ferme en Bretagne. 3 grenades ont été découvertes dans leur remise.

Vous les avez laissées.

Dans cette boîte. C'estjuste en face de nous.

Ces grenades quadrillees américaines semblent en parfait état Elles auraient été conservées après le Débarquement par l'ancien propriétaire qui ne s'est pas inquiété.

Avec le temps, des vieillissements de mécanisme se sont produits, on n'est plus dans une sécurité optimum.

Pour les neutraliser, le démineur nous demande de quitter la pièce. L'expert en explosifs enroule le levier d'armement avec de l'adhésif pour éviter qu'il ne saute durant la manipulation.

On a sécurisé, on va procéder à la destruction. Pendant la phase de destruction, on vous demandera de ne pas rester la.

Les démineurs vont les mettre à 80 cm de profondeur et un détonateur les détruira.

Attention pour un tir! 3, 2, 1,feu! Vous voila débarrassés, ça fera plus de mal a personne.

Elles étaient sensibles.

Ah oui, oui.

Ces opérations sont très dangereuses. En 2007, deux collègues sont décédés en manipulant des grenades de la Première guerre. Les 13 démineurs de Nantes ont accepté ce risque.

On y pense souvent, suivant le type de munitions. Ça fait partie du risque.

C'est pas un métier anodin, c'est aussi pour ça qu'on le choisit. Il y a la montée d'adrénaline, on ne sait pas de quoi sera faite la journée.

Selon la Sécurité civile, il faudrait plus de 7 siècles pour détruire toutes les munitions tirées sur le territoire français. Seuls 300 démineurs assurent cette mission.

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