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Zika : l'OMS convoque une réunion d'urgence et agite le spectre pandémique

L'OMS a annoncé jeudi la tenue d'une réunion d'urgence le 1er février sur l'épidémie de Zika, bénigne en apparence mais soupçonnée de provoquer de graves malformations congénitales et qui se propage "de manière explosive" sur le continent américain, avec 3 à 4 millions de cas attendus.
Article rédigé par franceinfo
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  (Pour tenter d'éradiquer le moustique Aedes Aegypti, vecteur de la maladie, les autorités sanitaires réalisent des opérations de fumigation (ici au  Sambadrome de Rio de Janeiro) © Reuters)

Le virus, pour lequel il n’existe ni vaccin ni traitement et soupçonné de provoquer de graves malformations congénitales, est arrivé en Europe : des cas ont ainsi été signalés au Danemark, en Suisse, au Portugal, en Italie et au Pays-Bas. Débarqué en Europe en pointillé, Zyka commence déjà à envahir tout le continent américain. Sa propagation y a été jugée "explosive" ce jeudi par l’Organisation mondiale de la santé, et laisse augurer une extension pandémique. 

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Réunion du comité d’urgence le 1er février 

L’institution onusienne, qui s’attend à 3 à 4 millions de cas aux Etats-Unis et en Amérique Latine, a annoncé une réunion de comité d’urgence le 1er février. Outre le risque d’une pandémie, l'OMS craint par ailleurs une "association probable de l'infection avec des malformations congénitales et des syndromes neurologiques ", mais aussi "le manque d'immunité parmi la population vivant dans les régions nouvellement infectées" et "l'absence de vaccins, de traitements spécifiques et de tests de diagnostic rapides".   

Le CNRS tempère  

Frédéric Tangy, directeur de l'unité vaccination à l'institut Pasteur et directeur de recherches au CNRS, tempère ces inquiétudes : "On ne devrait pas craindre une expansion énorme de cette infection en Europe ", explique-t-il. Elle reste une infection tropicale et il est peu probable que l’infection se propage en Europe d’un individu à un autre.

 

Rien, pour autant, qui n’évacue une nécessaire prudence : il y a dix ans, le virus du Nil Occidental s’était ainsi très facilement répandu à travers les Etats-Unis. D’autant que l’épidémie de Zika n’en est qu’à ses débuts, et qu’à ce stade, les données manquent. Autant du côté épidémiologique que de celui des séquences du virus. 

Le nombre de microcéphalie au Brésil trente fois supérieur à la moyenne 

En Amérique latine, le pays le plus touché est le Brésil, avec environ 1,5 million de cas, selon l'OMS. Jeudi, le Honduras a annoncé avoir enregistré plus de 1.000 cas de contamination au Zika depuis décembre. L’alarme a sonné au Brésil en octobre avec une explosion de cas de microcéphalie dans le nord-est dont Bahia, trente fois supérieurs aux moyennes enregistrées depuis 2010.

 

A ce jour, 4.180 cas suspects (dont 247 confirmés) ont été dénombrés dans ce pays, contre 147 en 2014. Même si le lien causal direct entre virus et complications - comme la microcéphalie - n'a pour le moment pas été établi, la Colombie, le Salvador, l'Equateur, le Brésil et la Jamaïque recommandent désormais aux femmes de ne pas tomber enceintes.

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