Ziad Takieddine, interpellé avec 1,5 millions d'euros de retour de Tripoli, dit s'être rendu là-bas "pour affaires"
L'homme d'affaires libanais, présumé intermédiaire dans l'affaire Karachi, a été interpellé samedi au Bourget en compagnie de journalistes du JDD qui s'étaient rendus en Libye pour interviewer Mouammar Kadhafi.
Placé en garde à vue samedi, il avait été remis en liberté dimanche soir.
Takieddine aurait des contacts privilégiés avec Tripoli
Ziad Takieddine "a ses entrées" auprès du régime libyen, écrit le site du Nouvel Observateur qui affirme qu'il aurait travaillé avec Patrick Ollier, compagnon de l'ancienne chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie, et ancien président du groupe d'amitiés France-Libye. Le nom de M. Takieddine aurait été mentionné dans "plusieurs négociations concernant notamment la remise en état de Mirage F1", précise le site du Nouvel Obs.
Concernant l'argent saisie dans l'avion, une enquête préliminaire, portant sur des "manquements aux obligations déclaratives" etune "suspicion de blanchiment", a été ouverte, a indiqué le parquet, confirmant des informations de l'Express.fr. L'avion avait été affrété par Tripoli, selon le site internet. L'enquête a été confiée au Service national de la douane judiciaire.
Interview controversée du JDD
Deux journalistes du Journal du Dimanche se trouvaient également dans l'avion, de retour de Tripoli où ils avaient réalisé une interview du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, selon le site de l'Express. Ils n'ont pas été inquiétés.
Le site du Nouvel Obs s'interroge sur l'entretien sans aspérités que Kadhafi a accordé au JDD. "Le journaliste n'a posé aucune question dérangeante à son interlocuteur. Le Guide a pu déployer sans être placé face à ses contradictions, la théorie du complot islamiste qu'il ressasse depuis le début de la révolte en Libye", remarque le site.
De son côté, l'avocat de M. Takieddine affirme que son client n' a pas servi d'intermédiaire entre les journalistes et le leader libyen.
Interrogé par le Nouvel Obs, le JDD refuse de confirmer que Ziad Takieddine a organisé la rencontre avec le Guide. "On a choisi de ne pas faire de commentaire. Nous préservons le secret des sources", nous déclare le directeur de la rédaction, Olivier Jay.
Il a d'ailleurs "refusé de confirmer ou d'infirmer la présence de deux journalistes du JDD" dans l'avion en provenance de Tripoli, a-t-il dit à l'AFP.
Un homme d'affaires, présumé intermédiaire dans l'affaire Karachi
Ziad Takieddine est présenté par plusieurs anciens responsables de la Direction des constructions navales (DCN) comme un intermédiaire imposé par le cabinet de l'ancien ministre de la Défense balladurien, François Léotard, peu de temps avant la conclusion de la vente au Pakistan de sous-marins Agosta en 1994.
M. Takieddine dément être intervenu dans le contrat pakistanais mais reconnaît avoir joué un rôle dans le contrat Sawari II de vente de frégates à l'Arabie Saoudite en 1994. Il est visé depuis l'automne 2010 par une enquête pour faux témoignage.
A lire:
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.