Nos réponses à vos questions sur le conclave
En quelle langue parlent les cardinaux ? Dans quelles conditions vivent-ils ? Francetv info s'est penché sur ces interrogations.
Les trois premiers tours de scrutin n'ayant pas permis de désigner un nouveau pape, les cardinaux ont repris, mercredi 13 mars, le chemin de la chapelle Sixtine pour un deuxième jour de conclave. Alors que les votes vont se poursuivre à l'abri des regards à raison de quatre par jour jusqu'à ce qu'un nouveau pape soit désigné, francetv info répond aux questions les plus fréquentes que cette cérémonie soulève.
En quelle langue se parlent les cardinaux ?
Non, tous ne parlent pas le latin couramment, pas plus que l’italien qui, en tant que langue officielle du Vatican, devrait être utilisé. Les cardinaux s'arrangent donc avec les langues qu'ils maîtrisent. "Chacun peut parler une des langues principales, l’anglais, l’espagnol, le français… ", explique l’évêque de Soissons dans Le Parisien.
Dans quelles conditions vivent-ils ?
Pendant le conclave, les cardinaux habitent au Vatican. Quand ils ne sont pas en discussion dans la chapelle Sixtine, ils sont isolés dans la Maison Saint-Marthe, qui jouxte la basilique Saint-Pierre. "Les chambres sont de confort variable avec des lits souvent simples surmontés d'une croix sans ornements, ou alors plus richement agrémentées d'armoires à marqueteries et de fauteuils mœlleux", selon Le Nouvel Observateur.
Cet isolement existe depuis 1271 : les cardinaux ne parvenant pas à se mettre d'accord pour trouver un successeur à Clément IV, les chrétiens les ont enfermés et mis au pain sec et à l'eau pour les inciter à se décider plus rapidement. L'élu, Grégoire X, a érigé cette pratique en règle, à l'exception du régime pain-eau.
Comment se déroule une journée ?
De 6h30 à 7h30, les cardinaux prennent leur petit-déjeuner à la résidence Saint-Marthe. A 7h45, ils se rendent à la chapelle Sixtine avant d'assister à une messe juste à côté, dans la chapelle Pauline à 8h15. Ensuite, ils effectuent un temps de prière avant le premier vote, à 9h45. Celui-ci peut prendre une heure à une heure et demi, en comptant le dépouillement et est suivi d'un deuxième si le premier n'a pas abouti. Les cardinaux déjeunent à 13 heures à la résidence, puis le scrutin reprend à 16 heures à la chapelle Sixtine. Si aucun pape n'est désigné au terme de ces deux tours de l'après-midi, leur journée se termine par une messe à 19h15 et un dîner à 20 heures.
D’où vient la couleur de la fumée ?
Après le dépouillement de chaque tour, les bulletins sont brûlés dans un poêle dont la fumée est visible de la place Saint-Pierre. Si la fumée est noire, cela signifie que le pape n’a pas encore été désigné. Si elle est blanche, c’est que le futur souverain pontife a été choisi et qu’il a dit "oui". Autrefois, on ajoutait de la paille humide pour créer une fumée blanche. Aujourd’hui, on a recours à des fumigènes colorants.
Comment la confidentialité est-elle garantie ?
Rien de ce qui se passe durant le conclave ne doit filtrer. Un système d’ondes a été mis en place pour brouiller les connections téléphoniques et internet. Cela évite toute tentation car le Vatican a prévenu : tout cardinal surpris en train de tweeter sera excommunié. Même durant le trajet entre la maison Sainte-Marthe et la chapelle, les cardinaux sont encadrés, se déplaçant à pied ou en minibus. Ils n’ont aucun contact avec l’extérieur. "Le Vatican avait même prévu un parapluie électronique empêchant toute communication, dans les deux sens : fuite d’information ou influences extérieures ", selon Le Figaro.
Combien de temps va durer le conclave ?
Les cardinaux votent quatre fois par jour jusqu'à ce qu’un nom obtienne la majorité des deux tiers. Les vaticanistes s’attendent cette fois-ci à un scrutin qui pourrait se terminer jeudi ou vendredi. Depuis 1914, aucun conclave n'a excédé trois jours. L’élection de Jean-Paul II avait nécessité huit tours tandis que Benoît XVI fut élu, en 2005, dès le quatrième.
Pour qui votent-ils ?
Les cardinaux électeurs sont 115, et autant de prétendants à la succession de Benoît XVI. Le vote de mardi a sûrement permis à certains noms de se démarquer. A partir de mercredi, les discussions devraient se focaliser sur quelques favoris déjà repérés par les spécialistes. Une règle tacite au Vatican permet de décanter les duels interminables : "La vieille sagesse de l’Eglise sait que quand deux grandes candidatures piétinent sur deux à trois scrutins, elles sont considérées comme instantanément mortes… ", prévient Le Figaro.
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