Vol AF 447 : nouvelles hypothèses pendant les recherches
Avec la montée en puissance du dispositif de recherches sur place, de plus en plus de débris sont retrouvés. Douze avions et plusieurs navires sont sur zone ou en route pour continuer à les localiser ou commencer à les récupérer, alors qu'ils sont dispersés sur une distance de 300km.
_ Un avion brésilien a repéré hier une pièce de 7 mètres de longueur, à ce jour le plus gros débris présumé de l'avion. Aucun corps n'a été retrouvé.
La question d'une explosion divise
Un autre appareil brésilien a lui aperçu des nappes d'hydrocarbures, étalées sur environ 20 km, en pleine zone de recherches. Il pourrait s'agir d'une partie du kérosène de l'Airbus d'Air France disparu.
Cette découverte conduit le ministre de la Défense brésilien, Nelson Jobim, à exclure une explosion en vol de l'avion, assortie d'une combustion instantanée, comme cela se produit lors de l'explosion d'une bombe. Ce qui couperait court aux spéculations sur un attentat : “La présence de nappes de carburant devrait exclure la possibilité d'un incendie, d'une explosion. Si nous avons des nappes de carburant, c'est qu'il n'a pas brûlé ”, explique le ministre.
Air France a révélé hier qu'une fausse alerte à la bombe avait retardé un vol partant de Buenos Aires (Argentine), quatre jours avant la catastrophe du Rio-Paris. Mais la compagnie, souligne que rien ne permet de lier les deux évènements et que ces alertes à la bombe sont courantes.
_ Les services de police français, qui ont épluché la liste des passagers, ont également conclu que s'il fallait continuer à faire des vérifications, la piste de l'attentat était improbable.
Pourtant, selon une source proche de l'enquête française, citée par le Figaro, la dispersion des restes de l'appareil plaiderait en faveur d'une désintégration en vol. Mais le Bureau d'enquêtes et d'analyse (BEA) vient modérer cette interprétation, rappelant que le mauvais temps et les courants marins peuvent avoir éloigné les débris de l'épave de l'Airbus.
Un témoignage révélé ce matin par le quotidien espagnol El Mundo repose toutefois la question d'une explosion. Un pilote espagnol de la compagnie Air Comet affirme avoir vu un éclat suspect dans la zone supposée du crash, dans la nuit de dimanche à lundi. Il a transmis un rapport à Air France, à Airbus et aux autorités de l'aviation civile espagnole : “soudain, nous avons observé au loin un éclat fort et intense de lumière blanche, qui a suivi une trajectoire descendante et verticale et qui s'est dissipée en six secondes”. Le copilote et une passagère affirment avoir vu le même éclat. Ce témoignage reste cependant à vérifier.
Une recommandation en préparation chez Airbus ?
Le constructeur, Airbus, semble privilégier l'hypothèse d'un problème avec la vitesse de l'appareil. Selon le quotidien Le Monde, citant une source proche de l'enquête, l'avion volait à une vitesse “erronée” au moment de la catastrophe. En conséquence, le constructeur, Airbus, serait sur le point d'éditer une recommandation à l'intention des pilotes d'A330. La note, après validation par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), devrait rappeler “qu'en cas de conditions météorologiques difficiles, les équipages doivent conserver la poussée des réacteurs et l'assiette correctes pour garder l'avion en ligne”.
L'équipage aurait-il trop réduit la vitesse de l'avion en entrant en zone de turbulences ? Le but de la manœuvre est de réduire les effets de ces turbulences. Mais si la vitesse est trop faible, l'avion risque de décrocher (l'air ne le porte plus car il avance trop lentement). Et en pleines turbulences, il devient alors difficile de le redresser. Reste à savoir si cette hypothèse s'accorde avec la succession des messages envoyés par l'avion.
Ni Airbus, ni le BEA n'ont souhaité faire de commentaire. Une source proche du constructeur précise toutefois que “chaque fois qu'il y a un accident, il est impératif pour le constructeur d'informer tous les utilisateurs du type d'appareil concerné d'éventuelles procédures spécifiques à mettre en œuvre ou d'éventuels contrôles à faire sur les appareils”.
Grégoire Lecalot, avec agences
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