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Vol AF 447 : les recherches continuent, les enquêtes commencent

Deux enquêtes ont commencé sur la disparition du vol AF 447 Rio-Paris. L'une menée par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), avec un premier rapport remis fin juin. La seconde lancée par la justice. Dirigée par le Parquet de Paris, elle devrait aboutir à l'ouverture d'une information judiciaire.
Article rédigé par franceinfo
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Alors que les recherches commencent à porter leurs fruits (les forces aériennes brésiliennes annoncent avoir repéré "de nombreux débris et plusieurs objets" sur le secteur du crash de l'Airbus d'Air France), deux procédures d'enquête sont lancées en France.

La première est d'ordre administratif et technique. Elle est menée par le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'Aviation civile (BEA), qui intervient sur chaque accident aérien. Ce matin, Alain Bouillard, responsable des investigations, a annoncé qu'il remettrait un premier rapport fin juin.

“Le travail est intense. Nous travaillons d'arrache-pied pour recueillir toutes les informations pour nous aider dans la phase de l'enquête”, explique-t-il. Quatre équipes du BEA vont y travailler : “l'enquête ne sera pas facile”, prévient Paul-Louis Arslanian, président du BEA. “Une enquête est quelque chose en la matière de long, même parfois de très long parce que l'on ne peut pas se satisfaire de 80% de compréhension”.

Ces experts, qui parviennent parfois à reconstituer entièrement des carcasses d'avions accidentés, ont peu d'éléments pour se prononcer. Pour l'instant, seules des pièces métalliques, des sièges, une bouée orange et des traces de kérosène ont été repérés en plein océan Atlantique. Les enquêteurs disposent en outre des messages automatiques envoyés par l'avion au moment de sa disparition.

Une enquête sans boîtes noires ?

Les boîtes noires, qui enregistrent les paramètres de vols et les conversations dans le cockpit, constituent la cible prioritaire des recherches, tout espoir de retrouver des survivants étant perdu. Mais compte-tenu de la profondeur de l'océan à cet endroit et du relief sous-marin accidenté, le BEA avoue son manque d'optimisme sur la possibilité de les retrouver.

Mais selon Paul-Louis Arslanian, leur absence ne mettra pas forcément l'enquête dans une impasse : le BEA a “ déjà travaillé sans enregistreur ” de vol, rappelle-t-il.

Les équipes du BEA seront épaulées par des experts du constructeur de l'avion, Airbus. Mais ils ne seront pas intégrés directement à l'enquête, pour préserver l'indépendance des fonctionnaires. Ils pourront en revanche être consultés sur des questions techniques : “si l'on trouve une pièce,
nous sommes à même de dire qu'elle est positionnée à tel endroit de l'avion”, précise Airbus.

Bientôt une information judiciaire

L'avion lui-même n'est pour l'instant pas l'objet de soupçons : “aucun élément n'amène à penser que l'avion avait un problème avant son départ de Rio”, affirme le BEA.

Parallèlement à cette enquête administrative, la justice a engagé une procédure. D'abord confiée au parquet de Bobigny, dont dépend l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, elle a finalement échu au parquet de Paris, lieu de résidence de plusieurs des victimes. Cette procédure devrait se transformer rapidement en information judiciaire. Elle est menée par la gendarmerie des transports aériens, appuyée par l'Institut de Recherches Criminelles de la Gendarmerie Nationale.

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