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Vidéo Pour le sociologue Colin Giraud, non, "les bobos n’existent pas"

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Colin Giraud est sociologue et co-auteur du livre "Les bobos n’existent pas". L'ouvrage retrace notamment la genèse du terme "bobo", terme qui a beaucoup évolué pour finalement devenir ce que Colin Giraud appelle "une catégorie sociale fourre-tout". Il nous explique.
VIDEO. Pour le sociologue Colin Giraud, non, “les bobos n’existent pas“ Colin Giraud est sociologue et co-auteur du livre "Les bobos n’existent pas". L'ouvrage retrace notamment la genèse du terme "bobo", terme qui a beaucoup évolué pour finalement devenir ce que Colin Giraud appelle "une catégorie sociale fourre-tout". Il nous explique. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Colin Giraud est sociologue et co-auteur du livre "Les bobos n’existent pas". L'ouvrage retrace notamment la genèse du terme "bobo", terme qui a beaucoup évolué pour finalement devenir ce que Colin Giraud appelle "une catégorie sociale fourre-tout". Il nous explique. 

"Bobo", un terme venu tout droit des États-Unis

Le terme "bobo" apparaît d’abord au début des années 2000, sous la plume du journaliste américain David Brooks, auteur d’un livre intitulé "Bobos in Paradise". Le terme ne "prend pas" aux États-Unis mais traverse l’Atlantique. Dès l’été 2000, des articles de presse français font la promotion de l’ouvrage et le mot "bobo" va connaître le succès dans l’Hexagone. En France, l’appellation "bobo" va vite désigner "tout et n’importe quoi", là où aux États-Unis il s’agit de "populations bien identifiées", issues d’une "classe supérieure".

"Une catégorie sociale fourre-tout et repousse-tout"

Peu à peu, le terme accompagne des visions du monde qui ont tendance à "gommer les différences et les clivages entre les catégories sociales". Dans un premier temps, l’usage de cette expression va être assez "léger", pour s’endurcir progressivement. Beaucoup de responsables politiques vont en effet s’approprier l’expression, notamment Nicolas Sarkozy. "Les bobos, ce sont pour lui ce qu’il veut enterrer", explique Colin Giraud. C’est à ce moment-là que les bobos vont être tenus responsables de "l’oubli des catégories populaires dans les projets politiques présentés en 2012". "La tentation bobo ça a été de construire ce bouc émissaire facile je dirais, ou disponible, pour convaincre un électorat populaire“, estime Colin Giraud. Les candidats, notamment d'extrême-droite, désignent les bobos comme les "adversaires du peuple, responsables de tous leurs maux", poursuit-il. Dans l’imaginaire collectif, les bobos vont alors devenir une catégorie sociale "fourre-tout" et "repousse-tout".

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