: Vidéo De grands flics américains se forment toujours avec les "coquilles de noix", ou dioramas, de Frances Glessner Lee
Entre 1945 et 1962, cette riche héritière a révolutionné l’enquête criminelle aux Etats-Unis. Elle s’est notamment rendu célèbre avec dix-huit scènes de crime reconstituées en miniature. Lors de leur formation, des policiers se frottent encore aujourd’hui à ces casse-tête… Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 17 novembre 2018.
Des policiers américains en formation se penchent avec attention au-dessus de scènes de crime reconstituées en miniature. Elles sont l’œuvre de Frances Glessner Lee (1878-1962) qui appelait ses dioramas des "coquilles de noix". Ces enquêteurs, qui en ont pourtant vu d’autres dans leur carrière, se frottent encore aujourd’hui à ces énigmes dans lesquelles chaque infime détail compte. Ils ont trois jours pour trouver le coupable...
Entre 1945 et 1962, cette riche héritière a révolutionné l’enquête criminelle aux Etats-Unis, notamment celle fondée sur l’analyse des traces. Elle a formé des générations de grands détectives américains à l'aide de ces maisons de poupées sanglantes. "Il y a une fenêtre ouverte ici mais aucun signe d’effraction", constate l’un des flics. "Là, on a une empreinte de pied", constate un autre portant son arme à la ceinture dans le couloir du centre de formation.
Face au chaos d’une scène de meurtre
Il y a plusieurs façon d’envisager un crime : on peut observer la scène sous toutes ses coutures ou bien s’interroger sur celui ou celle qui raconte l’histoire. Dans ce cas précis, c’est une lady multirécidiviste qui donne la migraine aux plus fins limiers depuis soixante-dix ans. Elle a mis en scène la mort dix-huit fois en empoisonnant, poignardant, étranglant… des poupées qui n’avaient rien demandé. La règle du jeu : "Désigner le coupable, protéger l’innocent et trouver la vérité dans une coquille de noix."
Ces crimes mis en boîte lui étaient inspirés par des faits-divers découpés dans les journaux. Le but de l’exercice mis au point est d’aiguiser le regard de l’enquêteur et de l’inviter à débusquer la vérité au-delà des apparences. Face au chaos d’une scène de meurtre, madame Glessner Lee disait qu’il fallait procéder par ordre en consignant chaque détail, de la périphérie jusqu’à la victime. Elle a été nommée capitaine honoraire de la police de l'Etat du New Hampshire en 1943, devenant ainsi la première femme à atteindre ce rang dans le pays.
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