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USA: l'affaire des dix "Double Eagle" en or devant la justice

Les héritiers d'un bijoutier de Philadelphie se battent pour récupérer 10 pièces d'or d'une valeur unitaire de 7,5 millions de dollars. Pourquoi ont-elles autant de valeur? Parce qu'elles sont rarissimes. En fait elles ne devraient plus exister. Elles sont aujourd'hui en possession du gouvernement américain.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS / Images)

Les pièces “Double Eagle” frappées en 1933 n'auront jamais eu de vie légale: les 400.000 exemplaires de cette pièce d'or d'une valeur faciale de 20 dollars n'ont en effet jamais été mises en circulation. Une semaine avant leur frappe, le président Roosevelt avait en effet ordonné au Trésor américain de ne plus mettre sur le marché de pièces d'or en raison de la panique des banques durant la grande récession.

En 1937, le Trésor avait donc fait fondre toutes les pièces d'or du pays pour les transformer en lingots, conservés à Fort Knox dans le Kentucky. Toutes? Non. Car depuis lors, 20 exemplaires de ces "Double Eagle" sont revenus à la lumière du jour.

Une première série de dix pièces est apparues dans les années 40. Neuf ont été récupérées et détruites par les services secret américains. La dernière, propriété du roi Farouk d'Égypte, a disparu après la destitution du roi alors qu'elle devait être vendue aux enchères.

Elle a été retrouvée dans les années 1990 entre les mains du collectionneur britannique Stephen Fenton. Après accord avec le gouvernement américain, la pièce fut vendue aux enchères pour 7,59 millions de dollars, cette somme étant partagée entre le trésor américain et le collectionneur britannique.

Coup de théâtre en 2004, la fille d'Israël Switt, un grand bijoutier de Philadelphie annonce au trésor qu'elle a trouvé “dix autres Double Eagle” dans un coffre. Or, les neufs personnes qui possédaient des exemplaires de cette pièce dans les années 40 avaient déclaré les avoir acquises auprès d'Israël Switt ou auprès d'intermédiaires les lui ayant achetées.

Pour le gouvernement américains, ces dix nouvelles pièces ne peuvent que provenir d'un vol et les avait confisquées. C'est pour s'élever contre cette confiscation que la famille du bijoutier a intenté le procès qui s'est ouvert jeudi. Il devrait durer deux semaines durant lesquelles les héritiers d'Israël Switt, mort il y a 21 ans, vont tenter de démontrer que l'État américain, ne pouvant prouver le vol, a confisqué les pièces à tort. L'enjeu du procès: plus de 70 millions de dollars...

Xavier Renauld avec les agences

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