Sommet des Amériques : Cuba, pomme de discorde
L'heure de la grande réconciliation entre les Amériques a-t-elle sonné ? En tout cas, le sommet qui s'est terminé ce dimanche a vu les Etats-Unis jouer une partition bien différente de la “marche des Gringos” qui sonne habituellement aux oreilles des Amériques centrale et du sud.
Incontestablement, le charme de Barack Obama a envoûté les dirigeants du continent. Tout sourire dehors, le président américain propose “une nouvelle ère” dans le dialogue avec l'Amérique latine : “le succès a été de parvenir à relancer le dialogue sur le continent américain dans une atmosphère franche et cordiale”, s'enthousiasme le président mexicain Felipe Calderon.
Mais ce flirt diplomatique ne recolle pas tous les morceaux, loin de là. La question cubaine, tout d'abord, empoisonne toujours les relations entre les parties du Nouveau monde. Même s'il a reconnu que la politique américaine menée depuis 50 ans à l'égard de l'île “n'avait pas marché ”, Barack Obama refuse de lever rapidement l'embargo : “les questions relatives aux prisonniers politiques, à la liberté d'expression et la démocratie sont importantes, et ne sauraient être simplement mises de côté”, explique-t-il.
Gestes
Pourtant, au début du sommet, Barack Obama s'était déclaré “prêt au dialogue” avec le régime castriste, et le président cubain Raul Castro avait répondu être ouvert à “un dialogue sur tout ” avec Washington, “y compris les droits de l'Homme, la liberté de la presse, les prisonniers politiques”. Des gestes, comme levée de toutes les restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Cubano-Américains vers leur île d'origine, ont permis à Barack Obama de s'assoir à la table de discussion avec du concret. Et la réouverture d'une ambassade vénézuélienne aux Etats-Unis annonce une possible décrue des tensions.
Mais beaucoup de dirigeants attendaient plus, estimant que les Etats-Unis ne doivent pas “attendre des gestes de Cuba pour que d'autres pas soient faits”, selon la formule du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
_ Et du coup, les participant n'ont pas été en mesure de trouver une déclaration finale qui puisse satisfaire tout le monde, avant une séparation sans accord, mais avec des sourire. Un premier pas.
Grégoire Lecalot, avec agences
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