Sommet des Amériques : Cuba en toile de fond
Crise, immigration, énergie, climat… Des enjeux de développement pour les pays sud américains. Autant de sujets qui sont au programme des discussions du 5ème sommet des Amériques qui s’ouvre aujourd’hui à Trinité et Tobago (Caraïbes), réunissant pour la première fois Barack Obama et les dirigeants de 33 pays d’Amérique Latine.
Une rencontre attendue qui devrait marquer un nouveau départ dans les relations entre les deux Amériques. C’est du moins le vœu du nouveau président américain qui veut mettre fin aux décisions unilatérales. Hier il affirmait vouloir proposer une reprise du dialogue pour “un nouveau partenariat au nom de notre prospérité et de notre sécurité communes”. Ecouter, c’est donc l’objectif de ce sommet. Une reconquête du terrain perdu durant les huit années Bush.
Ainsi, Barack Obama espère trouver une attitude coopérative de la part de ses interlocuteurs. C’est sans doute là que ça risque de coincer. D’abord parce que ceux-ci sont impatients de faire entendre leur voix à des Etats-Unis qu’ils jugent responsables de la crise économique mondiale dans laquelle ils sont plongés. Dans un entretien en espagnol à la chaîne CNN, Barack Obama a d’ailleurs répété ne pas vouloir “surévaluer le sentiment anti-américain”.
L’épine cubaine
Mais c’est surtout le cas cubain qui devrait poser problème. Cuba est en effet le grand absent de ce sommet des Amériques. Exclue de l'Organisation des Etats américains (OEA) depuis 1962, l'île n'est simplement pas invitée à participer. Le président vénézuélien Hugo Chavez a d’ores et déjà annoncé qu'il censurerait dimanche la déclaration finale, estimant que celle-ci fait l'impasse sur l'embargo imposé contre Cuba par Washington depuis 1962.
Pourtant, au début de la semaine, Barack Obama a mis fin aux restrictions qui visaient les voyages et les transferts d'argent des Cubano-Américains vers Cuba. Une main tendue pour éviter que la question cubaine ne vienne gâcher la fête. Il a également autorisé les entreprises américaines de télécommunications à fournir des services aux Cubains. Chavez exige plus : une levée pure et simple de l’embargo.
Dans les délégations latino-américaines on veut croire que le président vénézuélien n'ira pas jusqu'à provoquer un échec du sommet de Trinité. En effet, à l'instar du brésilien Lula ou de la chilienne Michelle Bachelet, les participants sont favorables à une levée de cet embargo mais la plupart d'entre eux parient sur un processus graduel.
Le président américain ne veut néanmoins pas aller plus loin. C’est à Cuba de montrer des signes de bonne volonté. “Après avoir fait le premier pas, je pense qu'il est dans notre intérêt de voir si Cuba est prêt au changement”, a-t-il déclaré.
À quelques heures de l'ouverture de la rencontre, Raul Castro vient de se déclarer prêt à discuter de tout avec Washington, y compris des droits de l'Homme, des prisonniers politiques et de la liberté de la presse.
Mikaël Ponge, avec agences
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