Scènes de guerre autour d'une favela à Rio

Des blindés lourds de la Marine en plein centre de Rio de Janeiro. Cinq jours de combats et 30 morts. La métropole brésilienne a connu des scènes de guerres à faire tomber le Christ du Corcovado de son pain de sucre.

La police de Rio, appuyée par l'armée, avait décidé de reprendre la favela de Vila Cruzeiro, au nord de la ville, aux trafiquants de drogue, qui en avaient fait un bastion. A quatre ans du Mondial de football et à six ans des JO de Rio, les autorités cherchent à reprendre le contrôle de territoires qui leur échappaient jusque là, au bénéfice des “narcos”, en déployant des moyens impressionnants. Des troupes d'élite et des fusiliers, 200 policiers en civil, et surtout, six blindés de la Marine ont organisé une véritable opération militaire contre la favela. Les combats ont commencé dimanche pour se terminer ce soir seulement.

Le bilan s'élève donc à 30 morts, et la police annonce 180 arrestations : “aujourd'hui, Vila Cruzeiro appartient à l'Etat”, pavoise le secrétaire à la sécurité, José Beltrame. “La reprise d'un territoire de l'Etat qui était considéré par les narcos comme un endroit sûr prouve que la police entre n'importe où”, ajoute le chef de la police civile, Alan Turnowski. Mais derrière ce triomphalisme, les autorités restent sur les dents. Environ 200 “narcos” se sont échappés de la favela de Vila Cruzeiro, enfumée par les incendies de pneus. Equipés de fusil et portant des sac à dos, ils ont filé à pied, en moto ou en voiture vers la favela voisine du Complexo do Alemao. Les habitants de Rio n'en ont sans doute pas fini avec les scènes de guerre.