: Reportage Fin du droit constitutionnel à l’avortement aux États-Unis : "C'est ridicule que neuf individus puissent déterminer nos droits humains fondamentaux"
La Cour suprême des États-Unis a abrogé vendredi le droit constitutionnel à l’IVG. Les États américains décideront désormais individuellement d’autoriser ou pas l’avortement. Face à cette situation, des manifestants se sont rassemblés à Washington pour crier leur colère.
Elisabeth est comme figée avec sa pancarte "Mon corps, mon choix" devant le siège de la Cour suprême des États-Unis à Washington où plusieurs manifestants pro-avortement se sont rassemblés vendredi 24 juin. Elle n'a pas de mots assez forts pour dire sa colère après la décision de la cour d’annuler le droit constitutionnel à l’IVG, un retour en arrière de près d’un quart de siècle, avant l’arrêt Roe contre Wade de 1973. "J'ai grandi toute ma vie en étant très fière d'être Américaine, très fière de notre pays et de notre démocratie. Et c'est en train de s'écrouler, se désespère Elisabeth. Nous sommes comme en état d'urgence".
"J'ai une fille et je suis inquiète pour son avenir. Je lui conseille de chercher ailleurs dans le monde des pays qui respectent les femmes, la démocratie, les droits de l'homme."
Elisabethà franceinfo
Devant la Cour suprême à Washington DC #AbortionRightsAreHumanRights pic.twitter.com/H0bPwrpajC
— Sebastien Paour (@sebpaour) June 24, 2022
Quelques mètres plus loin et quelques années de plus, Joanne n’arrive pas y croire : "Ma mère, qui était une catholique convaincue, doit se retourner dans sa tombe en ce moment parce qu'elle ne peut pas imaginer que ses filles ou ses petites filles n'aient pas les droits qu'elle n'avait pas. Moi, je les avais. Et mes enfants vont les perdre. C'est dingue."
Tout ça à cause de neuf juges, dont six conservateurs, les trois derniers nommés par Donald Trump, rappelle Mike. "Les Républicains ont toujours dit que c'était leur objectif final et ils ont gagné. C'est un désastre. C'est ridicule que neuf individus nommés à vie puissent déterminer nos droits humains fondamentaux."
"Je me souviens des articles de journaux sur les femmes qui mouraient d'un avortement clandestin. Je me souviens des photos."
Bobà franceinfo
"Je pense que l'Amérique va être choquée par ce qui va se passer dans les prochaines années, poursuit Bob, qui se rappelle le pays avant le droit à l'avortement. Il y a beaucoup d'hommes qui se sont levés et ont été contre l'avortement qui, dans les prochaines années, vont voir à quoi ressemble un monde sans avortement. Et ils vont dire : je n'avais pas imaginé ça." La moitié des États américains s'apprête à interdire l'IVG.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.