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Quand la carpe de Chine menace d’envahir le Canada

L’information peut paraître anodine, pourtant elle inquiète le très sérieux ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO). «La carpe asiatique est arrivée dans les Grands Lacs», titre le journal «Le Devoir». Il y a de quoi avoir peur. En 20 ans, l’espèce a déjà envahi tout le bassin du Mississippi aux Etats-Unis, n’y laissant aucune autre vie piscicole. Elle s’attaque désormais au Canada.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Banc de carpes argentées dans la rivière Illinois en décembre 2009. (Nerissa Michaels/AP/SIPA)

Tout a commencé par des inondations provoquées par le Mississippi, dans le sud des Etats-Unis en 1993. Le fleuve a envahi des piscicultures, permettant aux poissons de s’échapper. Or, parmi eux, il y avait une espèce exogène, la carpe asiatique, importée dans les années 1970 pour sa capacité à nettoyer des algues les bassins piscicoles.
 
La voracité de l’animal va lui permettre de conquérir en vingt ans tout le bassin versant du Mississippi, puis remonter l’Illinois pour atteindre la région des Grands Lacs, et même depuis peu, de s’attaquer au Saint-Laurent. Un périple de 1500 km parcouru au détriment des autres espèces. Ainsi dans la rivière Illinois,  la carpe asiatique représente à certains endroits 90% de la biomasse. Cela donne des images surréalistes de centaines de poissons sautant hors de l’eau.
 

Car l’animal est vorace. Chaque jour, il mange l’équivalent de 20% de son poids. Surtout, en un an, il atteint le kilo, un poids qui le met à l’abri de nombreux prédateurs, y compris les oiseaux. Le nom générique de carpe asiatique regroupe en fait quatre sous-espèces. Pour arrêter son expansion, le gouvernement américain a installé une barrière électrique dans les canaux de Chicago qui relie la rivière Illinois au lac Michigan. Peine perdue, 23 carpes ont déjà été pêchées dans les eaux canadiennes.
 
Mais la menace n’est pas qu’écologique. «Les activités les plus à risque de subir des effets néfastes sont les pêches commerciales, récréatives et de subsistance, la navigation de plaisance, l'observation de la faune et l'utilisation des plages et des rives», prévient le ministère des Pêches et des Océans du Canada.
 
La présence de la carpe asiatique dans le Saint-Laurent donne des frissons!

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