Tentatives d'assassinat contre Donald Trump : trois questions sur la protection des politiques en France

En France, la protection du chef de l’État est par exemple assurée par le GSPR. Cette unité mixte est composée d'environ 80 personnels, avec une moitié de gendarmes et une moitié de policiers.
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron lors d'une visite en Normandie à Bayeux, le 7 juin 2024. (BENOIT TESSIER / POOL / AFP)

Le FBI a annoncé dimanche 15 septembre enquêter sur "une tentative d'assassinat présumée" ayant pour la deuxième fois en deux mois visé Donald Trump, le candidat républicain étant "sain et sauf" et un suspect ayant été arrêté. Dans une campagne présidentielle particulièrement tendue à une cinquantaine de jours de l'élection du 5 novembre, l'ex-président et candidat républicain, qui se trouvait sur le parcours de son club de golf chez lui en Floride, a tenu à rassurer : "N'ayez crainte, je suis en sécurité et je vais bien. Personne n'a été touché. Grâce à Dieu". 

Reste que des questions se posent déjà sur le Secret Service, l'agence chargée de la protection du président des États-Unis, déjà mise en cause pour la précédente tentative d'assassinat dans un meeting. Et en France, comment cela se passe-t-il ? Franceinfo y répond en trois questions.

1 Comment est protégé le président de la République ?

Quand le président de la République est dans le palais de l'Élysée, il est protégé par le 1er régiment de la Garde républicaine. Mais quand il est dehors, en déplacement officiel ou privé, le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), prend le relais. Cette unité d'élite compte 78 policiers et gendarmes triés sur le volet et qui sont issus du GIGN, le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, et du service de la protection de la police nationale (SDLP). Ces hommes et femmes gèrent la sécurité rapprochée du chef de l'État.

Mais pour boucler un périmètre de sécurité plus large lors d'un meeting ou d'un déplacement, ils s'appuient sur des compagnies de CRS, les gendarmes et la police locale.

2 Ce dispositif de sécurité est-il infaillible ? 

Malgré un dispositif de sécurité important, il peut y avoir des failles. Dernier exemple en date : la gifle reçue par Emmanuel Macron, il y a trois ans, en juin 2021. En déplacement dans la Drôme, le chef de l'Etat effectue un arrêt impromptu pour saluer la foule à Tain-l'Hermitage. Un homme derrière les barrières parvient alors à le frapper, malgré la présence de plusieurs agents autour du président.

Autre exemple marquant, cette fois il y a plus de 20 ans, en 2002. Jacques Chirac échappe à un tir de carabine alors qu'il descend les Champs-Elysées lors du défilé du 14-Juillet. L'auteur du tir avait réussi à s'approcher jusqu'aux barrières, sans être contrôlé. Dans la foulée, la sécurité autour de Jacques Chirac avait été renforcée.

3 Comment sont protégées les autres personnalités politiques ?

Les politiques de premier plan, comme les candidats à l'élection présidentielle, peuvent bénéficier de la protection du service de la protection de la police nationale. Mais le nombre de policiers mis à disposition diffère entre chaque candidat. Plusieurs critères entrent en jeu mais la direction de la police nationale ne veut pas trop en dire. Elle indique que le SDPL s'appuie par exemple sur le travail de l'Unité de concours à la lutte antiterroriste pour ajuster son dispositif.

Les candidats sont aussi épaulés par des militants pour assurer leur sécurité. Et ils emploient parfois leurs propres gardes du corps privés. Mais là aussi, cela n'empêche pas les incidents. En 2022, un homme avait réussi à écraser un œuf sur le crâne d'Éric Zemmour. François Hollande avait été enfariné en 2012, tout comme François Fillon en 2017.

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