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Présidentielle américaine : Washington annonce des sanctions contre l'Iran après une "tentative d'ingérence" électorale

Les Gardiens de la Révolution, leur unité d'élite pour les opérations extérieures, ainsi que plusieurs médias iraniens sont notamment visés. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, aux côtés du vice-président américain Mike Pence et de Donald Trump, le 11 septembre 2020, à la Maison Blanche, à Washington (Etats-Unis).  (POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Ils ont, selon les Etats-Unis, tenté de "miner le processus démocratique américain". Washington a annoncé avoir sanctionné les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de Téhéran, jeudi 22 octobre, pour une "tentative d'ingérence" dans les élections américaines du 3 novembre, malgré les démentis de l'Iran.

Dans un communiqué (page en anglais), le Trésor américain évoque "des tentatives éhontées pour semer la discorde parmi les électeurs, en répandant la désinformation en ligne et en menant des opérations malintentionnées pour les induire en erreur".

Le régime iranien utilise de faux récits et d'autres contenus trompeurs pour tenter d'influencer les élections américaines.

Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor américain

Le Trésor américain interdit ainsi toute transaction entre des citoyens américains et les organisations visées dont les biens et intérêts sous juridiction américaine sont par ailleurs bloqués. Toute institution financière "facilitant des transactions importantes" vers ces organisations, ou des personnes leur apportant un soutien pourraient aussi être sanctionnées. Elles risquent de perdre leur accès au système financier américain, et pourraient voir leurs biens et intérêts sous juridiction américaine également bloqués.

Le secrétaire au Trésor a promis de continuer à "contrer les efforts de tout acteur étranger qui menacerait le processus électoral".

L'Iran dénonce des "inventions" 

Outre les Gardiens de la révolution, leur unité d'élite pour les opérations extérieures, la Force Qods, est également visée. Ces entités ont déjà été sanctionnées à plusieurs reprises par Washington. Les sanctions américaines concernent aussi le Bayan Rasaneh Gostar Institute, présenté comme l'outil de propagande des Gardiens de la Révolution, ainsi que des médias (l'union iranienne des radios et télévisions islamiques, et l'union internationale des médias virtuels). 

Le personnel du Bayan Rasaneh Gostar Institute a prévu d'influencer l'élection en exploitant des questions de société aux Etats-Unis, y compris la pandémie de Covid-19, et de dénigrer des personnalités politiques américaines.

Le Trésor américain

dans un communiqué

Le Trésor n'évoque pas clairement un lien entre ces sanctions et les accusations formulées mercredi par le directeur du renseignement américain, John Ratcliffe. Ce dernier a affirmé que l'Iran et la Russie ont mis la main "séparément" sur des données d'électeurs américains. Il a évoqué des e-mails envoyés selon lui par des Iraniens "visant à intimider les électeurs, à inciter aux troubles sociaux et à nuire" au président Donald Trump.

L'Iran a martelé que ces accusations du renseignement américain étaient "infondées". Elles ne serviraient qu'à "justifier le scénario antidémocratique qu'elles ont déjà préparé", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saeed Khatibzadeh, évoquant des "inventions" et des accusations "maladroites". 

Téhéran a convoqué l'ambassadeur de Suisse, qui représente les intérêts des Etats-Unis, faute de relations entre les deux pays ennemis.

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