Présidentielle américaine : l'internet pro-Trump jubile
Les supporters du candidat républicain Donald Trump à la Maison Blanche célèbrent la victoire de leur champion.
S'il y a bien un milieu qui n'est pas surpris par l'élection de Donald Trump, en dépit de toutes les prédictions médiatiques et sondagières, c'est bien l'internet pro-Trump. Alors que plusieurs rassemblements se sont tenus aux Etats-Unis pour protester contre l'élection du candidat républicain à la Maison Blanche, la "nouvelle droite" américaine, souvent qualifiée par le terme "d'alt-right" populiste, jubile.
Adeptes des nouveaux médias hyper-militants, consommateurs de sujets que les théoriciens de l'extrême droite nomment la "réinformation", persuadés que le système médiatique est ligué contre eux, les supporters de Donald Trump s'en donnent à cœur joie face à l'aveuglement supposé du camp démocrate. Franceinfo fait un petit tour d'horizon de leurs réactions depuis la victoire de leur champion.
Des mugs et des intox sur Breitbart News
Emblématique du nouvel empire de la "contre-pensée", le site de "réinformation" Breitbart News (en anglais) a pris pour habitude de fustiger Hillary Clinton et Barack Obama. A sa tête, Steve Banon, 62 ans, est également le directeur de campagne de Donald Trump. Depuis la défaite du camp démocrate, le site propose sur sa bannière d'acheter un "pack commémoratif de l'élection". Pour 19,95 dollars, les internautes peuvent acheter un mug à l'effigie de Donald Trump ou d'Hillary Clinton. Le premier étant associé au café et qualifié d'"intrépide et tranché" quand la seconde devient le symbole du décaféiné et écope des qualificatifs de "faible et amer".
En dehors du triomphalisme ambiant sur la fin de la dynastie Clinton, Breitbart News diffuse également des contre-vérités. Une méthode dont il est coutumier, note le site Numerama. Comme cet article à propos de réactions supposées des Frères musulmans à l'élection de Donald Trump, dans lequel il est fait mention du "soutien" de Barack Obama et d'Hillary Clinton à l'organisation islamiste, ce qui est faux. Une "information" banale sur ce site qui n'a eu de cesse de relayer des théories complotistes, en soulignant par exemple la responsabilité de Barack Obama dans la création de l'Etat islamique. Et Breitbart News ne semble pas prêt à se contenter de son succès aux États-Unis. Selon l'agence de presse Reuters, Breitbart chercherait à se développer en Europe, notamment en France.
Revanche de la "Trump's Troll Army" sur les forums
Les forums communautaires sont devenus tout au long de la campagne un outil puissant des supporters de Donald Trump. Un repaire parfois surnommé la "Trump's Troll Army" ("l'armée de trolls de Trump") composé, selon Le Monde, de "réacs, nationalistes et suprémacistes blancs décomplexés". Sur Reddit, l'un des forums les plus populaires, r/The_Donald, atteint 267 000 abonnés.
"Vous voulez savoir comment l'Amérique a recouru à la tartuferie et au racisme ? Vous voulez savoir comment nous avons laissé une star de la télé sans expérience se rendre à la Maison Blanche ?" demande très sérieusement un internaute dans un topic intitulé "They. Just. Don't. Fucking. Get. it" ("Ils n'ont foutrement rien compris", en anglais) qui a engendré plus de 4 000 commentaires. Au centre de son argumentaire : la colère des Américains oubliés par les politiques, les journalistes, les instituts de sondage, etc..
"Allez-vous faire enc... C'est arrivé parce que nous sommes malades des gens comme vous." Et d'enchaîner : "Il n'est pas ce que vous avez essayé de nous faire gober. Nous avons vu à travers vos combines et vous continuez de mentir malgré la défaite. Au pire, il sera un message fort (...). Au mieux, il va nous décrocher la lune."
Une revanche sans filtre. Qu'un autre internaute, repéré par Le Monde, résume de son côté : "Alors, qu’est-ce qui vous fait le plus plaisir ? Voir cette connasse perdre ou voir Dieu l’empereur l’emporter ?"
Une jubilation qui en dit long sur la défiance désormais extrême de cette frange de la population de droite vis-à-vis des médias traditionnels. "Si on veut faire dans la formule, résume sur Twitter Samuel Laurent, responsable de la cellule factchecking du Monde, c’est la victoire du flux Facebook sur les grandes enquêtes du New York Times, aussi…"
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