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Pennsylvanie : le retrait de l'accord de Paris assumé et plébiscité par "ceux qui ont élu" Donald Trump

En Pennsylvanie, le retrait américain de l'accord de Paris n'a pas été accueilli partout de la même façon. Contrairement à Pittsburgh, de petites villes comme Johnstown, frappées par la désindustrialisation ont applaudi la décision de Donald Trump. 

Article rédigé par Philippe Randé, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Johnstown, en Pennsylvanie, a souffert de la désindustrialisation dans les années 1970, a voté en faveur du candidat républicain en 2016. (AFP / JEFF SWENSEN)

En Pennsylvanie, les réactions divergent à la suite du retrait de l'accord de Paris, voulu par Donald Trump. À Pittsburgh, des habitants ont manifesté samedi 3 juin, pour dire leur opposition à la décision du président américain sur le climat. Mais à une heure et demie de route, des applaudissements résonnent à Johnstown pour saluer le choix de la Maison Blanche. 

Johnstown, dans la région de la "Rust Belt", la "ceinture de rouille", a voté en faveur du candidat républicain lors de la présidentielle de 2016 aux Etats-Unis. Le secteur tient son nom de dizaines d’usines rouillées, de voies ferrées qui lui donnent parfois des allures de train fantôme, comme si la vie s’était arrêtée à la fin des années 1970, la période noire de la désindustrialisation et de la disparition du charbon et de l’acier. C’est là que Donald Trump a fait ses meilleurs scores. Quelques mois plus tard, c’est pour sa base électorale, la classe ouvrière blanche, qu’il a tourné le dos à l’accord pour limiter le réchauffement climatique. Donald Trump a estimé que les engagements de la COP21 allaient pénaliser les industries lourdes et l’extraction minière. 

L'espoir d'une reprise industrielle

Tous les pro-Trump croisés dans le village de Johnstown en Pennsylvanie sont fiers et flattés de la décision du président américain. Le 45e président des Etats-Unis a tourné le dos au monde pour s’occuper de nous, estime Joe, un ancien ouvrier.

On a élu Trump. On croit en lui et il croit en nous.

Joe, un habitant de Johnstown

Cet habitant voit son environnement comme "une région dévastée", où il n'y a pas de travail. Il espère que Donald Trump va remédier à cette situation. "Sa décision va aider la région. Il va remettre les mineurs de charbon au travail. Ici, beaucoup de gens défendent l’industrie du charbon", déclare Joe. Les arguments écologistes n'ont pas de poids sur son raisonnement. "Je ne crois pas à ce que l’on dit, à toutes ces suppositions qu’ils font", assure-t-il.

La planète peut attendre... 

La fierté vis à vis de Donald Trump est identique pour Robert. Elle est toutefois teintée de méfiance à l'égard des journalistes. Il exige de voir une carte de presse avant de s'exprimer. Pour lui, les médias sont contre Trump et racontent n’importe quoi, alors que le président américain, dit-il, a pris "la bonne décision". "On est là pour gagner de l’argent et ces gens que ça dérange sont ceux qui ne bossent pas", déclare-t-il.

Maintenant, Donald Trump va aider les mineurs de charbon et les travailleurs de l’acier. C’est une bonne voie à suivre.

Robert, fidèle soutien de Donald Trump en Pennsylvanie

Comme Joe, son voisin, Robert ne voit aucun danger de nature écologiste dans la position de Donald Trump sur le climat. "Je ne pense pas du tout que la planète souffre à cause de l’Amérique, dit-il, c'est à chacun de prendre soin de sa propre Terre".

La Pennsylvanie est tombée dans l'escarcelle de Donald Trump, alors que la ville de Pittsburgh dans cet État a voté à 80% en faveur d'Hillary Clinton. 

Le retrait de l'accord de Paris assumé et plébiscité par "ceux qui ont élu" Donald Trump - un reportage en Pennsylvanie de Philippe Randé
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