Cet article date de plus de deux ans.

Etats-Unis : une plainte pour viol d'une journaliste contre Donald Trump relancée

Une nouvelle loi aux Etats-Unis permet, pendant un an, aux victimes d'agressions sexuelles de réactiver leurs éventuelles anciennes plaintes et réclamer un procès au civil.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Donald Trump après avoir voté dans un bureau de vote de Palm Beach (Floride), aux Etats-Unis, le 8 novembre 2022. (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Une journaliste américaine, E. Jean Carroll, qui accuse Donald Trump de l'avoir violée dans les années 1990, a relancé jeudi 24 novembre son action en justice civile contre l'ancien président des Etats-Unis. Une double affaire judiciaire de viol et de diffamation oppose depuis 2019, devant la justice fédérale civile de Manhattan, l'ancienne chroniqueuse du magazine Elle et le milliardaire. Tous deux ont produit en octobre leurs dépositions sous serment devant un juge new-yorkais.

E. Jean Carroll accuse l'ex-président de l'avoir diffamée pour avoir qualifié de "mensonge complet", en juin 2019, ses allégations de viol dans une cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais en 1995 ou 1996. Le président républicain alors en exercice (2017-2021) avait répondu ne l'avoir jamais rencontrée et qu'elle n'était "pas son genre de femme". Ses avocats ont de plus toujours affirmé qu'il était protégé en 2019 par son immunité de chef d'Etat.

Les avocats de la journaliste veulent un procès en 2023

Quant aux accusations de viol, E. Jean Carroll n'avait pas pu déposer plainte en bonne et due forme en 2019 pour cause de prescription. Cependant une nouvelle loi de l'Etat de New York ("Adult Survivors Act"), entrée en vigueur jeudi, permet pendant un an aux victimes d'agressions sexuelles de réactiver leurs éventuelles anciennes plaintes et réclamer un procès au civil.

Les avocats d'E. Jean Carroll et la justice fédérale de Manhattan ont rendu publics jeudi plusieurs documents judiciaires. Donald Trump y est accusé "il y a environ 27 ans (...) dans le grand magasin de luxe Bergdorf Goodman sur la Cinquième Avenue à New York [de] s'être saisi d'E. Jean Carroll, de l'avoir plaquée et coincée contre la paroi d'une cabine d'essayage avec son épaule et de l'avoir violée". La défense de la journaliste demande un procès au civil en 2023 afin d'obtenir des dommages et intérêts.

"Si je respecte et admire les gens qui prennent la parole, ce cas constitue malheureusement un détournement de l'objectif de la loi qui crée un grave précédent et risque de délégitimer la parole de victimes véritables", a réagi jeudi auprès de l'AFP Alina Habba, avocate de Donald Trump dans le dossier.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.