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États-Unis : le réveil des suprémacistes

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États-Unis : le réveil des suprémacistes
États-Unis : le réveil des suprémacistes États-Unis : le réveil des suprémacistes (France 2)
Article rédigé par France 2
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Aux États-Unis, un an après l'attaque d'un militant suprémaciste de Charlottesville, ces groupes prennent de l'ampleur et s'expriment à travers le pays.

La tension règne à Washington (États-Unis) comme dans l'ensemble du pays. Dimanche 12 août, un rassemblement de suprémacistes blancs sème l'angoisse autour de la Maison-Blanche. Le rassemblement est autorisé, des militants antifascistes sont sur place en attendant qu'il commence. "On attend 400 suprémacistes blancs", explique en direct la journaliste Agnès Vahramian. Les militants ouvertement racistes sont autorisés à se rassembler pour deux heures seulement. Dans le parc, les premiers arrivés sont des militants antifascistes. "La police va tout faire pour éviter le contact entre les deux groupes", conclut la journaliste.

Depuis quelques années, les groupes nationalistes et suprémacistes prennent de l'ampleur et, surtout, donnent de la voix. Ce jour-là, Richard Spencer, leader des suprémacistes, doit prononcer un discours au sein d'une université du Michigan. Devant les portes, ses partisans hurlent "national-socialisme" en place publique, défilent à visage découvert et n'hésitent pas à jouer des poings. Tous font partie d'un groupe identitaire, suprémaciste blanc, ouvertement raciste. Au même moment, des groupes antifascistes se sont ligués pour leur empêcher l'entrée. L'opposition musclée contraint la police à respecter un équilibre difficile.

Donald Trump, nouveau départ pour les suprémacistes ?

Aux États-Unis, premier amendement de la constitution oblige, tous les discours sont autorisés, même les plus extrêmes. La police a l'obligation de laisser les suprémacistes accéder à l'université. Les antifascistes parviennent malgré tout à atteindre leur but : le leader suprémaciste tiendra son discours, mais devant une assemblée de seulement quelques personnes. Cet homme, Richard Spencer, fait le tour des universités avec l'idée que la race blanche est menacée, n'hésitant pas à appeler au salut hitlérien. Il considère l'arrivée de Donald Trump comme un nouveau départ. Ce jour-là, il développe l'idée que le président américain a ouvert une porte vers des idées radicales et ouvertement racistes.

Selon des statistiques officielles, 600 groupes nationalistes, identitaires ou nazis sont répertoriés dans le pays. "L'élection a augmenté la prise de conscience de l'extrême droite, des identitaires ou de mes partisans, le phénomène va au-delà de mes rêves les plus fous depuis 2015", explique-t-il. Richard Spencer se défend d'attiser la haine, mais lors d'un rassemblement à Charlottesville, c'est l'un de ses soutiens qui a foncé dans la foule, tuant une jeune femme. Cachés pendant une trentaine d'années avant de réapparaître au grand jour, ces groupes sont le signe que la haine raciale est loin d'avoir disparu aux États-Unis.

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