Débat entre Kamala Haris et Donald Trump : "Ils ont beaucoup à perdre l'un et l'autre", estime un spécialiste
La vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris et le candidat républicain Donald Trump s'affrontent mardi 10 septembre aux États-Unis à l'occasion d'un débat devant des millions de téléspectateurs. Le premier débat entre les deux candidats à la présidentielle, et sauf changement, le seul avant le scrutin du 5 novembre, peut se révéler crucial. "Ils ont beaucoup à perdre l'un et l'autre", estime sur franceinfo Lauric Henneton, spécialiste de l'histoire et de la politique américaine et maître de conférences.
Selon le spécialiste, Donald Trump "a peut-être un peu moins à perdre". Engagé dans sa troisième campagne présidentielle, le tempétueux milliardaire de 78 ans est rompu aux débats télévisés. "On lui passe un peu tout, donc il peut franchir des lignes rouges, ce n'est pas si grave que ça", souligne Lauric Henneton.
Le débat qui se déroule à Philadelphie, dans l'État clé de Pennsylvanie, repose sur des règles strictes, censées limiter les dérapages et les interpellations directes, permettant peut-être "de maîtriser un petit peu plus l'animal" républicain, juge l'expert de la politique américaine. "Mais depuis 2015, il n'arrête pas d'être grossier, vulgaire, de passer des lignes rouges et pourtant, il est toujours là", ajoute-t-il. Si fin juin, Donald Trump a "été égal à lui-même, c'est-à-dire très fantasque", le républicain était parvenu à rester concentré face au naufrage vécu par Joe Biden, qui avait débouché sur le retrait de sa candidature le 21 juillet.
Donald Trump "a une sorte de rapport assez compliqué avec les femmes"
Pour Kamala Harris, qui "est dans une phase de conquête et de reconnaissance, les débats, ce n'est pas forcément son fort", poursuit le politologue. La démocrate "est bonne dans le rôle de procureur, c'est-à-dire dans les auditions des juges à la Cour suprême, mais là, c'est un autre exercice" et "si elle fait un faux pas, ça peut la hanter, surtout qu'il n'y a pas d'autres débats après", ajoute-t-il. Selon lui, Donald Trump "a une sorte de rapport assez compliqué avec les femmes, surtout avec les femmes qui réussissent, il a une sorte de complexe et il peut être particulièrement agressif".
D'autant que l'arrivée dans la présidentielle de Kamala Harris a redonné de l'espoir au camp démocrate et privé Donald Trump de son meilleur ennemi, celui qu'il surnommait "Joe l'endormi". Le milliardaire n'a d'ailleurs pas hésité à qualifier sa nouvelle rivale de "folle" et "méchante", usant de l'expression "camarade Kamala", pour la caricaturer en dangereuse communiste. "Et c'est la grande crainte des stratèges républicains, rappelle-t-il, que l'ex-président victime d'une tentative d'assassinat en juillet soit complètement hors cadre et incapable de se tenir à des points politiques et c'est ce qui peut le perdre."
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