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Pierson et Abedin, conseillères très particulières de Trump et Clinton
Huma Abedin et Katrina Pierson, deux Américaines issues des minorités, indo-pakistanaise pour l'une, afro-américaine pour l'autre, mènent de front les campagnes démocrate et républicaine pour la présidentielle. Chacune a un style bien différent: la provocation pour la républicaine Katrina Pierson et la discrétion pour Huma Abedin, conseillère de l'ombre d'Hillary Clinton.
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Katrina Pierson, la provocation à l'extrême
C’est la voix de Donald Trump dans les médias nationaux. Depuis novembre 2015 et son titre de porte-parole du milliardaire dans sa campagne, Katrina Pierson écume les plateaux télé, défendant bec et ongles Donald Trump.
Membre du Tea Party, la Texane de 39 ans s’est rapprochée du milliardaire en janvier 2015, à l’aube de la campagne pour les primaires. On peut retrouver sur son compte Twitter une photo, postée le 20 janvier 2015, où la jeune femme affiche pour la première fois son soutien à Donald Trump. Pourtant, elle soutenait jusqu’alors Ted Cruz, grand adversaire de l’homme d’affaires lors des primaires républicaines. Déjà en 2012, Katrina Pierson épaulait Ted Cruz dans sa campagne pour les sénatoriales au Texas, comme le montre ce tweet:
Trump spokeswoman @KatrinaPierson repeatedly expressed support for Cruz’s campaign — last year. pic.twitter.com/HCD4JSZ8tB
— Oliver Darcy (@oliverdarcy) January 23, 2016
Métisse, Katrina Pierson est née d’un père noir et d’une mère blanche, qui l'a eue à 15 ans. Katrina Pierson a été élevée à Garland, dans les faubourgs de Dallas, au Texas, avec l’aide des prestations sociales, auxquelles elle est strictement opposée aujourd’hui.
Mère célibataire, diplômée en biologie, Katrina Pierson s’est tournée vers le Tea Party après l’élection d’Obama : «Toutes les choses pour lesquelles il se battait étaient en complète opposition avec ce que je ressentais.»
Sa sympathie va vers Sarah Palin, «plus normale» à ses yeux. Déjà en 2009, elle prenait la parole lors d’un meeting du Tea Party au Texas : «Si ce n’était que moi, le Texas fermerait ses frontières et ferait sécession avec le reste de la nation.»
Des positions qui font écho aux sorties régulières de Donald Trump. A l’image de son nouveau patron, Katrina Pierson n’hésite pas à provoquer. En décembre 2015, lors d’une interview sur CNN, elle portait un collier de balles, affichant son soutien à la National rifle Association (NRA), lobby américain pour les armes à feu. Réponse sur Twitter au tollé qu’elle a provoqué : «La prochaine fois, je porterai un fœtus pour porter l’attention sur les 50 millions de bébés avortés qui ne seront jamais sur Twitter.»
Huma Abedin, le fidèle soldat d’Hillary
Du côté des Démocrates, Hillary Clinton, elle, peut compter sur Huma Abedin, qu’elle considère comme «sa seconde fille».
L’actuelle directrice adjointe de campagne de la candidate démocrate est née dans le Michigan en 1976, d’un père indien et d’une mère pakistanaise, tous deux professeurs. Elle parle parfaitement ourdou, la langue officielle du Pakistan, arabe et anglais. Elle a vécu en Arabie Saoudite de 2 à 18 ans.
Ce n’est pas son premier emploi pour Hillary Clinton. A 19 ans, encore étudiante à la George Washington University, elle commence à travailler pour elle, en tant que stagiaire. D’après Vanity Fair, elle fut tour à tour sa conseillère, la chef adjoint du personnel lorsqu’Hillary Clinton était secrétaire d’Etat.
Partout où Hillary se déplace, Huma reste à ses côtés. A tel point qu’un ancien conseiller de Bill Clinton l’a surnommée «mini Hillary». Comme la candidate démocrate, elle a dû faire face aux infidélités de son mari, Anthony Weiner. En 2011, il a publié par erreur sur Twitter des photos suggestives adressées à plusieurs jeunes filles. Face au scandale, il a dû démissionner de son poste.
Donald Trump a rappelé l’affaire dans une vidéo de campagne sur laquelle on peut voir des photos d’Anthony Weiner, de Bill Clinton avec Monica Lewinsky ou de Bill Cosby, accusé d’abus sexuels.
Huma Abedin représente tout de ce que déteste Donal Trump : l’Amérique multiculturelle. Suite aux provocations du candidat républicain contre les musulmans, elle tweete «On peut être fière d’être Américaine, musulmane, et servir ce grand pays. La fierté contre les préjugés»:
You can be a proud American, a proud Muslim, and proudly serve this great country. Pride versus prejudice.
— Huma Abedin (@HumaAbedin) September 21, 2015
L’Etat islamique a également ciblé la conseillère. Dans le journal de propagande Dabiq, elle fait partie d’une liste de personnalités politiques musulmanes à abattre. Peu importe les accusations de Daech ou de l’extrême droite américaine, Huma Abedin garde en tête son principal objectif : amener Hillary Clinton à la tête des primaires démocrates.
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