Cet article date de plus de treize ans.

Les mineurs chiliens remontent à la surface, sous les yeux du monde entier

L'opération de sauvetage des "33" se déroule sans accroc : ce soir, 20 mineurs avaient déjà pu quitter les entrailles de la mine grâce à la capsule "Phénix". Avant d'être transférés à l'hôpital pour y subir des examens, ils ont embrassé leurs proches sous l'oeil des caméras du monde entier. Ils ont aussi reçu l'accolade du président chilien Sebastian Pinera, qui n'a jamais été aussi populaire...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

L'un après l'autre, les mineurs remontent à l'air libre. L'un après l'autre, ils sortent de l'étroite capsule, baptisée "Phénix", après vingt minutes d'une remontée éprouvante. Et à chaque fois, la même explosion de joie retentit dans le camp de San José, où sont rassemblés 800 proches de mineurs. Le Chili savoure sans modération cette opération "sans comparaison dans l'histoire
de l'humanité", selon les mots du président Pinera. Vaste drapeau déployé devant le puits de secours, hymne chilien chanté à tout instant... Le sauvetage des "33" tient de la cause nationale.

"Viva Chile !" s'est d'ailleurs écrié Mario Sepulveda, le deuxième mineur à avoir quitté les entrailles sombres et
humides de la mine. Sous l'oeil des 2.000 journalistes présents, le mineur - comme les autres - a embrassé ses proches et donné l'accolade au président chilien, qui ne boude pas son plaisir. Grâce à sa gestion des opérations de secours, Sebastian Pinera a gagné 10 points de popularité...

Des problèmes dentaires et cutanés

Les mineurs sont ensuite transférés par hélicoptère à l'hôpital de la
ville voisine de Copiapo, où ils vont subir des examens médicaux pendant deux jours. Une aile de l'établissement été spécialement aménagés pour eux, avec notamment des fenêtres fermées pour protéger leurs yeux de la
lumière.

Selon le ministre de la Santé Jaime Manalich, les principaux symptômes
présentés par les mineurs à la fin de leurs 68 jours de confinement
sont des problèmes dentaires d'une "certaine intensité" et des problèmes
cutanés. Les médecins craignent également des séquelles psychologiques. Les "33" seront suivis avec attention pendant au moins six mois.

"Ne nous traitez pas comme des artistes"

Ils devront aussi gérer une popularité soudaine, et ils en sont visiblement conscients : "Ne nous traitez pas comme des artistes ou
des journalistes, s'il vous plait. Je veux qu'on me traite comme un mineur" a déclaré Mario Sepulveda à sa sortie de la mine, cette nuit.

Quelques minutes plus tôt, un véritable pugilat médiatique avait eu lieu dans la tente des parents de Florencio Avalos, le premier mineur secouru : des centaines de journalistes venus recueillir leurs réactions ont joué des coudes pour les interroger, faisant vaciller la tente et provoquant la panique de la famille...

Débutée à minuit (5 heures, heure française), l'opération pourrait être terminée demain dans la matinée, si le rythme d'un sauvetage par heure se maintient. Ce sont les mineurs les plus "forts" psychologiquement qui ont été désignés pour rester les derniers sous terre. Le "capitaine" de l'équipe, âgé de 54 ans, devrait être le dernier à quitter la mine.

Céline Asselot avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.