La visite-éclair de Sarkozy fâche les Québécois
26 heures chrono. Voilà le titre affiché en Une du quotidien québécois Le Soleil, sous une photo du président Sarkozy. 26 heures de présence au Québec, donc, avec un programme pour le moins chargé : déjeuner de travail avec le Premier ministre canadien Stephen Harper, participation au sommet Union Européenne-Canada, intervention devant l’Assemblée du Québec à propos des relations France/Québec… et enfin, participation au sommet de la Francophonie.
Pourquoi consacrer seulement 26 heures à un programme aussi chargé ? Parce qu’un nouveau rendez-vous s’est ajouté à l’agenda de Nicolas Sarkozy : il doit quitter Québec dès demain midi pour se rendre à Camp David, où il s’entretiendra avec le président Bush de la crise financière. Sarkozy doit notamment lui faire part de la volonté des Européens d’organiser un sommet international d’ici la fin de l’année pour amorcer une réforme du système financier international.
Brève apparition au sommet de la Francophonie
Pour honorer ce nouveau rendez-vous, Nicolas Sarkozy devra donc sacrifier donc quelque peu sa présence au sommet de la Francophonie, demain. Manquant la plupart des tables rondes organisées entre les chefs d’Etat et de gouvernement francophones sur l’avenir de la langue française, l’environnement ou la crise alimentaire.
_ Ce qui n’a pas manqué de provoquer la colère d'une partie des Québécois...
"A Paris, juge ainsi le très sérieux quotidien Le Devoir, la francophonie est souvent traitée avec désinvolture. […] Il serait temps que la France se considère toujours et partout comme francophone, de la même façon qu'elle se considère toujours et partout comme européenne."
"Si ce n'est pas du mépris..."
"Si ce n'est pas du mépris, c'est un sacré manque de considération pour la planète francophone, regrette de son côté un éditorialiste du Soleil. Le problème est qu'en agissant comme s'il ne pouvait que perdre son temps au Sommet, le chef de l'État français renforcera l'image de club social que [la Francophonie] traîne comme un boulet. À l'heure où la Francophonie a besoin d'un nouveau souffle, c'est décevant."
Devant les mécontentements, l’Elysée a décidé, dans l'urgence, de rectifier le tir. Tout en estimant qu'il ne fallait pas "chipoter sur le nombre d’heures" passées par Nicolas Sarkozy à Québec, le secrétaire d’Etat à la Francophonie Alain Joyandet a confirmé que François Fillon remplacera – au pied levé – le président français au sommet.
Céline Asselot
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