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La taxe bancaire enterrée en ouverture du G20 de Toronto

La taxe sur les banques, mise en avant par plusieurs pays, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France, a très peu de chances de voir le jour au G20 aujourd'hui à Toronto, au Canada. Les pays riches et émergents devraient prendre acte de leur désaccord sur le sujet. Les pays qui n'ont pas eu à mettre la main à la poche pour aider leurs banques ne voient en effet pas pourquoi ils instaureraient une telle taxe.
Article rédigé par franceinfo
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C'est Silvio Berlusconi qui l'annonce. La taxe sur les banques “ne trouvera pas d'accord au sein du G20, c'est déjà acté”. Les dirigeants des pays riches et émergents, réunis depuis hier soir à Toronto, au Canada, ont donc à peine commencé à en parler que la discussion est déjà close.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a aussi pris acte du décès prématuré de la taxe bancaire. Principale promotrice du projet, elle le défendra néanmoins devant ses collègues chefs d'Etat, tout comme Nicolas Sarkozy, qui la suit dans ce combat. Parmi les pays favorables à une telle régulation se trouvait aussi le Royaume-Uni, qui a dû faire de gros efforts pour sauver son système bancaire, au cœur de la tourmente. Les trois dirigeants se déclarent “décidés” à aller de l'avant sur le sujet et “à obtenir un cadre qui permette la taxation des activités bancaires et quelle que soit la décision de nos partenaires”, jure Nicolas Sarkozy.

Le G20 de Pittsburgh avait pourtant chargé le FMI de plancher sur l'idée, mais ses membres se sont finalement divisés. Les Etats-Unis emmènent le groupe des pays opposés à une telle taxe, après avoir été parmi les premiers à l'évoquer. Mais Barack Obama, fort du compromis trouvé avec son Parlement sur la réforme de la régulation financière, la plus ambitieuse du G20, préfère ne plus en parler. Brésil, Chine, Russie, Inde, Russie, Canada, Australie pour n'en citer que quelques-uns, estiment ne pas en avoir besoin. Les pays “qui n'ont pas eu à utiliser l'argent de leurs contribuables ou dont les banques n'ont pas fait faillite, n'ont pas l'intention de mettre en place une taxe”, a expliqué le Canadien Dimitri Soulas. “La vérité pourrait bien être que certains envisagent cette taxe parce qu'ils veulent juste gagner un peu d'argent”, ajoute le Premier ministre australien, en désignant la France et la Grande-Bretagne.

Pendant que les grands de ce monde se réunissent à l'intérieur, à l'extérieur, les traditionnelles manifestations anti-G20 se tiennent. Quelques incidents ont eu lieu hier soir avec des forces de l'ordre sur les dents, armées de canons à eau et de canons à sons. La police canadienne a procédé à 130 interpellations.

Au chapitre de l'agenda, les prochains sommets auront lieu en France, à Nice, au printemps 2011 pour le G8 et à l'automne pour le G20.

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