L'ouragan souffle la vedette à McCain et à sa convention

Dans son discours d'ouverture de la convention, le président du Parti républicain Robert Duncan a réservé ses premiers mots pour ses compatriotes exposés à l'ouragan Gustav et a appelé la population à faire des dons via SMS sur leurs téléphones portables. Alors que le pays garde en mémoire la gestion calamiteuse de l'ouragan Katrina il y a trois ans, John McCain et sa colistière Sarah Palin font profil bas. "Nous devons nous comporter comme des Américains et non des républicains" a déclaré McCain. "Il y a des moments dans l'histoire où l'on doit faire passer le pays d'abord". Autre signe de la crise, le président George W. Bush et son vice-président Dick Cheney ont annulé leur participation à la conférence, le président devant se rendre au Texas, auprès de ses compatriotes sinistrés.

L'ouragan va priver John McCain d'une très large couverture médiatique qui se traduit généralement de façon positive dans les sondages. Mais, en réduisant la voilure de l'événement et en se focalisant sur Gustav, le candidat républicain peut également miser sur ses talents de gestionnaire en cas de crise. Avant son discours d'acceptation, prévu jeudi soir, le sénateur de l'Arizona va multiplier les déplacements liés à l'ouragan. Il s'est ainsi rendu dans la journée à Waterville (sans mauvais jeu de mot), dans l'Ohio (à des milliers de kilomètres des côtes louisianaises), où il a visité un centre de coordination de secours.

Les démocrates n'entendent pas laisser McCain occuper seul le terrain : eux aussi ont les regards rivés vers l'ouragan. Barack Obama a proposé de faire appel à son vaste réseau de donateurs et bénévoles pour aider les victimes. Il envisage de se rendre sur place "une fois que les choses se seront calmées". Le sénateur de l'Illinois, crédité de huit points d'avance sur son adversaire républicain (48% contre 40%) selon un sondage diffusé par la chaîne CBS, ne veut pas qu'une visite "en plein coeur de la tempête mobilise des ressources pour les gens sur le terrain".

Anne Jocteur Monrozier, avec agences