Irak: Obama pour un retrait du gros des troupes en 2010
"Comme je l'ai déjà dit à maintes reprises, nous devons prendre autant de précautions pour sortir d'Irak que nous n'en avons pas prises pour y entrer", déclare Barack Obama dans un éditorial publié dans le New York Times, à la veille de prononcer un discours sur l'Irak et son rôle dans les intérêts stratégiques des Etats-Unis. Rappelant au passage qu'il avait voté contre la guerre, le sénateur de l'Illinois se prononce pour un retrait "à l'été 2010, dans deux ans, et plus de sept ans après le début du conflit".
"Après ce redéploiement, une force résiduelle en Irak aurait des missions limitées: poursuivre les restes d'Al-Qaïda en Mésopotamie, protéger les services américains et, tant que les Irakiens feront des progrès politiques, entraîner les forces de sécurité irakiennes", ajoute Barack Obama sans préciser la durée de la mission de cette "force résiduelle".
Le candidat démocrate précise qu'il consultera les commandants sur le terrain et le gouvernement irakien pendant l'élaboration de sa stratégie et qu'il fera "les ajustements tactiques" nécessaires. Barack Obama indique également qu'il poursuivra une offensive diplomatique avec les pays voisins de l'Irak pour garantir sa stabilité et que deux milliards de dollars seront consacrés à un nouvel effort international de soutien aux réfugiés d'Irak.
Le sénateur de l'Illinois estime enfin "essentiel" de mettre fin à la guerre en Irak, afin "de réaliser nos objectifs stratégiques plus larges, à commencer par l'Afghanistan et le Pakistan, où les Taliban reviennent et où Al-Qaeda a trouvé refuge". Barack Obama profite aussi de l'occasion pour promettre de renforcer la présence américaine en Afghanistan (forte de quelque 32.000 hommes) en y déployant deux brigades supplémentaires, soit environ 10.000 soldats. Il doit se rendre en Irak et en Afghanistan prochainement.
L'Irak "n'avait rien à voir avec les attentats du 11-Septembre" et "ne constituait pas une menace imminente" pour les Etats-Unis, rappelle Barack Obama. Accusé par son rival républicain John McCain de prôner une stratégie de "capitulation" en Irak, il écrit par ailleurs qu'il ne souhaite que l'armée américaine soit "l'otage de l'obstination de maintenir des bases permanentes en Irak".
Les propos de Barack Obama interviennent alors que l'administration Bush, qui a toujours refusé de fixer une date de retrait, et le gouvernement irakien du Premier ministre Nouri al-Maliki tentent de négocier un accord juridico-militaire sur le stationnement à long terme des forces américaines en Irak d'ici à fin juillet.
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