"Il pleuvait du feu, un moineau mort est tombé du ciel" : une impression de fin du monde pour les rescapés des incendies de Paradise en Californie
En Californie, des habitants de la ville de Paradise confient leur frayeur devant le feu où le bilan des incendies meurtriers s'avère le plus grave depuis 1933.
"Tout le monde dans la voiture avait très peur", relate lundi 12 novembre Jessica, une habitante de Paradise qui a pu fuir cette ville de Californie, détruite par un incendie jeudi dernier. D'autre feux attaquent des villes plus au sud, alors que le bilan des victimes s'aggrave d'heure en heure.
De Paradise, il ne reste qu'une ville fantôme dans laquelle on ne croise plus que des pompiers et quelques corbeaux au-dessus des ruines encore fumantes. Les habitants qui ont pu s'échapper décrivent une impression de fin du monde quand des murs de flammes se sont abattus sur la ville. "Un moineau est tombé du ciel et s’est écrasé sur mon épaule. Il était mort. Il pleuvait du feu, se remémore un rescapé. Cet incendie était différent des autres, et j’en ai connu pas mal dans cette région."
Jeudi matin, Jessica a quitté en urgence cette ville de 26 000 habitants en quelques minutes, avec son mari et son petit garçon. "Il y avait du feu de chaque côté de la route. Tout le monde dans la voiture avait très peur, explique cette mère de famille. À l’arrière, il y avait mon petit garçon et nos deux chats. Je lui chantais des comptines, pour faire comme si ce n’était pas effrayant et pour que lui il n’ait pas peur."
Roxane est née dans le nord de la Californie et elle y a toujours vécu. Elle a vu le climat de cette région changer au fil des années, tout comme ses peurs. "Avant, on redoutait les inondations. Mais ces trois dernières années en Californie, on affronte des tempêtes de feu. Et ils nous disent qu’il y pas de réchauffement…, s'exclame-t-elle. Avant on avait peur de la pluie, maintenant on apeur du feu."
Le réchauffement climatique est-il la cause des feux toujours plus violents ? En un siècle, la température moyenne dans l'État de Californie a augmenté de trois degrés, et chaque année, la saison des incendies s'allonge d’un journée ou deux. "L’été est si chaud, maintenant, témoigne Stéphanie, qui ne cherche pas à en savoir davantage. Tout est sec. Il n'y a pas assez de pluie. Mais vous savez, je n'en en ai rien à faire de l’origine de tout ça. Ce que je vois, c’est que tout est détruit. C’est un désastre."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.