Fusillade de Las Vegas : le propriétaire de l'hôtel Mandala Bay fait scandale en portant plainte contre 1 000 victimes du massacre
Poursuivi pour négligence, le groupe MGM Resorts demande l'abandon des poursuites à son encontre.
MGM Resorts, propriétaire de l'hôtel d'où a tiré l'auteur du massacre de Las Vegas (Nevada), le 1er octobre 2017, a fait scandale aux Etats-Unis en portant plainte contre 1 000 victimes de la fusillade, la plus meurtrière de l'histoire américaine. Stephen Paddock s'était retranché avec un arsenal dans une chambre du Mandala Bay, avant d'ouvrir le feu sur le public d'un concert en plein air. Il avait tué 58 personnes et blessé 800 autres.
Quelque 2 500 personnes, dont des survivants de la fusillade et des familles de victimes, ont poursuivi ou dit vouloir poursuivre MGM Resorts pour négligence. Le groupe hôtelier a répliqué en déposant, vendredi 13 juillet, une plainte dans le Nevada et au tribunal fédéral de Los Angeles (Californie).
MGM dit ne pas vouloir obtenir d'argent
S'appuyant sur une loi fédérale (le Safety Act), il affirme ne pas pouvoir être juridiquement tenu responsable de l'attaque car, avec l'organisateur du concert Live Nation, il a confié la sécurisation de l'événement à l'entreprise CSC, certifiée par le département de la Sécurité Intérieure (DHS). Le Safety Act, loi votée après les attentats du 11 septembre 2001, précise que le gouvernement fédéral est en dernier ressort responsable si des attaques de masse impliquent des organisations qui ont embauché des société de sécurité certifiées par le DHS. MGM Resorts a précisé dans sa plainte qu'il ne cherchait pas à obtenir de l'argent par cette procédure et qu'il voulait juste être jugé en vertu du Safety Act.
La démarche du groupe hôtelier a toutefois provoqué un tollé outre-Atlantique. L'association de soutien aux victimes d'armes à feu Route 91 Strong, du nom du festival de musique country pendant lequel a eu lieu le massacre, s'est ainsi dite "profondément attristée", soulignant que beaucoup de victimes traumatisées étaient encore "au bord du suicide", beaucoup ayant perdu "leur travail, leur maison". L'avocat Robert Eglet, qui représente l'une des victimes, a de son côté parlé de la chose "la plus scandaleuse vue en trente ans de carrière", et fait valoir que "CSC n'assurait pas la sécurité au Mandalay Bay" pendant et avant la fusillade, et que MGM peut donc légitimement être poursuivi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.