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Fusillade de Las Vegas : quatre révélations sur le tireur qui intriguent les enquêteurs

Les enquêteurs s'interrogent toujours sur le mobile et les motivations de Stephen Paddock. Mais ils en savent un peu plus sur son passé.

Article rédigé par franceinfo
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Les fenêtres brisées de la suite du Mandalay Bay depuis laquelle le tueur a tiré sur les spectateurs du festival de country, le 4 octobre 2017, à Las Vegas (Nevada, Etats-Unis). (ROBYN BECK / AFP)

Cinquante huit morts, plus de 500 blessés et une énigme. Les policiers américains qui enquêtent sur la fusillade de Las Vegas s'interrogent toujours sur les motivations du tueur, Stephen Paddock. Mais, vendredi 6 octobre, ils en savent un peu plus sur ce retraité de 64 ans, à l'origine de la tuerie la plus meurtrière des l'histoire récente des Etats-Unis. 

Une santé mentale précaire

Marilou Danley, la compagne du tueur, qui était en voyage aux Philippines, a été interrogée par le FBI dès son retour aux Etats-Unis. Elle a assuré qu'elle ignorait tout des funestes plans de son compagnon, qu'elle a décrit comme un homme "gentil, attentif, tranquille" avec qui elle imaginait son avenir. Mais selon une source policière de CBS News, elle a confié aux enquêteurs qu'elle était préoccupée par la santé mentale de son conjoint. Elle a déclaré "qu'il pouvait resté allongé sur le lit en gémissant et criant, 'Oh mon dieu'", selon une source de NBC News. ABC News assure que Stephen Paddock "sombrait dans la folie".

D'après les sources de cette chaîne, les éléments dont disposent les enquêteurs suggèrent que l'état mental du tueur était en train de se détériorer pendant les semaines qui ont précédé son passage à l'acte. ABC rapporte que Stephen Paddock avait perdu beaucoup de poids, qu'il négligeait son apparence et qu'il était aussi "obsédé" par l'ex-mari de sa compagne.

Selon le Las Vegas Review Journal, Stéphane Paddock s'est vu prescrire une ordonnance pour un anxiolytique – un type de valium – en juin. Un médicament qui peut générer des comportements agressifs.

Il avait fait des repérages dans d'autres villes

Plusieurs informations ont émergé, jeudi, suggérant que Stephen Paddock avait projeté d'autres attaques à Chicago et à Boston. Un homme du nom de Stephen Paddock a réservé plusieurs chambres en août au Blackstone Hotel, un hôtel de luxe de Chicago surplombant le festival de musique Lollapalooza, a confirmé une porte-parole de l'établissement. Cet homme qui porte le même nom que le tueur de Las Vegas mais qui n'a pas encore été formellement été identifée en tant que tel, ne s'est jamais présenté. Et le festival s'est tenu début août dans un parc au cœur de Chicago, attirant des centaines de milliers de personnes.

Stephen Paddock a également effectué des recherches sur Boston et notamment sur le stade de base-ball de Fenway Park, rapporte la chaîne NBC sur la foi de sources policières. Les forces de police des deux villes ont annoncé être au courant de ces pistes et avoir ouvert une enquête.

Des enquêteurs du FBI, le 4 octobre 2017, sur les lieux de la tuerie de Las Vegas (Nevada, Etats-Unis). (ROBYN BECK / AFP)

Il était accro au jeu et millionnaire

A 64 ans, Stephen Paddock était un joueur invétéré, habitué des hôtels-casinos de Las Vegas, rapporte Libération. Il y pariait des sommes très importantes et il pouvait y vivre pendant des mois, selon son frère Eric. Cet homme étrange et reclus, d'après ses voisins, en avait apparemment les moyens.

Durant les semaines précédant son crime, a révélé NBC News, citant des sources policières, il avait encore parié un total de 160 000 dollars dans des casinos. Il avait aussi viré 100 000 dollars sur un compte bancaire aux Philippines, le pays d'origine de sa compagne.

Stephen Paddock, comptable et gérant d'appartements à la retraite, était devenu millionnaire grâce à des investissements immobiliers, a raconté son frère. Le sexagénaire, qui vivait à Mesquite, une petite ville tranquille située dans le désert du Nevada, à 145 km au nord-est de Las Vegas, était propriétaire de plusieurs maisons dans différents Etats.

Le domicile de Stephen Paddock après la perquisition des enquêteurs, le 3 octobre 2017, à Mesquite (Nevada, Etats-Unis). (MARTIN BIALECKI / DPA / AFP)

Il avait encore acheté une arme de guerre quelques jours avant la tuerie

Stephen Paddock avait étoffé son impressionnant arsenal une semaine avant d'ouvrir le feu sur le festival de country Route 91 Harvest, à Las Vegas. Il s'est acheté un fusil semi-automatique au Guns & Guitars Store de Mesquite, rapporte Paris Match. Chris Sullivan, le propriétaire du magasin, a expliqué dans un communiqué que le tueur était un client régulier et qu'il avait acheté les armes en respectant toutes les procédures en vigueur. Il l'assure : ce bon client "n'a jamais donné la moindre indication ou raison de croire qu'il était instable ou malade".

Inconnu des services de police, Stephen Paddock s'était constitué une artillerie faite de 49 fusils et armes de poing, d'explosifs et de milliers de munitions. Pas moins de 23 de ses armes à feu ont été découvertes dans la suite de l'hôtel Mandalay Bay qu'il avait réservée. Il était arrivé le jeudi précédent la tuerie, apportant discrètement de quoi semer la mort.

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