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Etats-Unis : un drone catapulté depuis un porte-avions, une première

Le catapultage d’un drone de combat est un succès pour la marine us. Mais inquiète en contrepartie, l’ONU et l’Organisation non gouvernementale internationale, Human Rights Watch.
Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le 14 mai 2013, un X-47B, prototype de drone furtif, prend son envol du pont du porte-avions américain, le USS George HW Bush (CVN 77) au large de la côte Est des Etats-Unis. (AFP PHOTO / US Navy courtesy of Northrop Grumman /Alan Radecki)

C’est une première mondiale et une révolution dans l'aéronautique navale. Le 14 mai 2013, a eu lieu au large des côtes de la Virginie (Etats Unis), du porte-avions USS HW BUSH, le décollage d’un appareil piloté à distance, le X-47B. Ce prototype de drone furtif a une portée 2.100 miles nautiques (3.900 kilomètres), ce qui lui donne un potentiel bombardier à long rayon d'action.
 
Le directeur de l'aéronautique navale, le vice-amiral David Buss, a déclaré : «Aujourd'hui, nous avons vu un petit mais important pixel de l'avenir de notre Marine alors que nous commençons à intégrer des drones dans ce qui est  sans doute l'environnement le plus complexe qui existe aujourd'hui: le pont d'envol d'un porte-avions à propulsion nucléaire».
 
Le X-47B d’une envergure de 19 mètres pour une longueur de 12 mètres, n'a pas d'empennage arrière. Il est doté d'un moteur à réaction et ressemble a une aile de chauve-souris afin  d’accroître ses capacités furtives. Il pourra alors opérer dans des zones dotées d'importantes défenses aériennes, ce que ne permettent pas les drones actuels comme le Predator ou le Reaper sous peine d'être abattus.
 

L’autre énorme avantage, c’est qu’il est autonome. «Il décolle, vole selon un plan préprogrammé, puis retourne à la base en quelques clics de souris d'un opérateur …l'opérateur contrôle les évolutions du X-47B  mais ne le pilote pas à proprement parler à l'aide d'un joystick comme c'est le cas pour les autres drones actuels» déclare le constructeur Northrop Grumman.
 
L’usage de ce type de matériel par l’armée américaine inquiète l’ONU. De plus, cette autonomie accrue des futurs drones préoccupe l'organisation Human Rights Watch. Dans un rapport consacré en 2012 aux robots tueurs, l’organisation avait mentionné le X-47B et les deux tonnes d'armes qu'il doit emporter dans ses soutes. Elle avait réclamé «l'interdiction préventive du développement» de ce type de drones.
 
Conçu en 2007 par Northrop Grumman, qui avait déjà réalisé le drone d'observation Global Hawk, il n’est pour l’instant qu’au stade de démonstration. De nombreuses années seront nécessaires pour sa mise en service effective et devrait à terme équiper les porte-avions américains. 

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