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Etats-Unis : le calvaire des migrants haïtiens, expulsés vers "un pays sans emplois, où les voleurs rendent le pays invivable"

Les images de migrants haïtiens chassés par des agents de l’immigration américains montés sur des chevaux, ont fait scandale. La Maison Blanche les a qualifiées "d’horribles".

Article rédigé par franceinfo - Amélie Baron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Plus de 15 000 migrants dont la plupart sont d'origine haïtienne, se sont installés dans un camp à la frontière américano-mexicaine, à Del Rio au Texas. Photo prise le 21 septembre 2021. (JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Plus de 15 000 migrants dont une majorité originaire de Haïti campent sous un pont entre le Mexique et le Texas : c'est là, à la frontière, que des policiers locaux américains les ont repoussés, notamment à coups de fouet, provoquant l'indignation aux Etats-Unis et dans le monde. Rien n’est prêt pour gérer un tel afflux. Les migrants sont en colère et angoissés, le gouvernement américain s'organise pour les renvoyer en Haïti malgré la situation sur place.

Certains de ces migrants ont quitté Haïti il y a cinq, sept ou plus de dix ans car ils n’avaient aucune perspective d’emploi. Par dizaines de milliers, les jeunes Haïtiens se sont installés au Chili mais ce pays a fini par leur fermer ses portes. Cet été, ils ont donc remonté tout le continent américain. "On est partis du Chili, ça nous a pris un mois pour arriver au Mexique. Ce voyage était terrible : on manquait de nourriture, des gens violaient les femmes. Certains sont morts en route, raconte une Haïtienne. Quand on est arrivés à la frontière avec le Texas dans la ville d’Acuña, on nous a enregistrés, pour qu’on puisse entrer. Mais les Américains nous ont incarcérés puis envoyés à Houston et puis on a atterri ici". En Haïti, donc, retour à la case départ. 

Plusieurs avions par jour pour renvoyer les Haïtiens

Pour résoudre cette crise migratoire, l’administration Biden multiplie en effet les vols d’expulsion. Trois à quatre avions en provenance du Texas atterrissent chaque jour sur le tarmac de Port-au-Prince. "Imaginez-vous : un pays sans emploi, sans président, où les voleurs rendent le pays invivable, à violer et faire ce qu’ils veulent sur les gens"déclare-t-elle en colère 

À l’arrivée, chaque Haïtien reçoit l’équivalent de 80 euros et un plat chaud. Jamais Haïti n’avait été confrontée à une telle vague d'émigration, à l’heure où le pays s’est appauvri, a été ravagé mi-août par un séisme et où chacun vit sous la menace des gangs

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