Etats-Unis : l'administration de Joe Biden va saisir la Cour suprême pour contester les restrictions d'accès à la pilule abortive
L'administration du président américain Joe Biden a annoncé, jeudi 13 avril, qu'elle allait saisir la Cour suprême américaine afin de contester les restrictions d'accès à la pilule abortive imposées par une cour d'appel fédérale. Le gouvernement "défendra le jugement scientifique" de l'Agence américaine des médicaments (FDA), qui a autorisé la pilule abortive depuis plus de 20 ans, a déclaré le ministre américain de la Justice, Merrick Garland.
Mercredi, un panel de trois juges basés à La Nouvelle-Orléans a posé de strictes conditions à la distribution de la mifépristone. Trois visites chez le médecin sont désormais exigées. L'autorisation est également limitée aux sept premières semaines de grossesse et il n'est plus autorisé d'envoyer la pilule par la poste. Les conséquences s'avèrent potentiellement immenses pour l'accès à l'avortement. Combinée avec un autre cachet (le misoprostol), la mifépristone est utilisée pour plus de la moitié des avortements aux Etats-Unis.
Une Cour suprême dominée par les conservateurs
Le 7 avril, un juge fédéral du Texas, connu pour ses vues ultraconservatrices, avait retiré l'autorisation de mise sur le marché de la mifépristone pour l'ensemble du territoire américain. Allant à l'encontre du consensus scientifique, il a estimé que la mifépristone présentait des risques pour la santé des femmes et a donc suspendu son autorisation.
Le magistrat texan avait prévu un délai d'une semaine avant que sa décision ne s'applique, afin de laisser le temps au gouvernement fédéral de faire appel. L'administration Biden avait alors demandé à une cour d'appel de La Nouvelle-Orléans d'intervenir pour bloquer l'arrêt "extraordinaire et sans précédent" du juge Matthew Kacsmaryk, nommé par Donald Trump. Mais la décision de la cour d'appel n'a pas donné pas raison aux démocrates, puisqu'elle limite considérablement l'accès à la pilule.
La Cour suprême, dominée par les conservateurs depuis son remaniement par Donald Trump, est donc appelée à trancher. C'est cette même institution qui avait annulé, en juin dernier, la protection constitutionnelle de l'avortement, provoquant son interdiction dans une quinzaine d'Etats.
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