Un comité de l'ONU dénonce l'usage excessif de la force par la police américaine
L'affaire Michael Brown est pointée du doigt par les Nations unies, qui demandent des enquêtes impartiales et efficaces sur les brutalités policières aux Etats-Unis.
Le Comité des Nations Unies contre la torture a dénoncé, dans un rapport publié vendredi 28 novembre, à Genève (Suisse), l'usage excessif de la force et les tirs contre des Noirs non armés par la police américaine, peu après les émeutes déclenchées par l'affaire Michael Brown à Ferguson (Missouri).
La publication de ce rapport intervient alors que la justice américaine a décidé, lundi, de ne pas poursuivre un policier qui avait abattu en août, à Ferguson, Michael Brown, un Noir de 18 ans non armé. Les parents de l'adolescent s'étaient rendus à Genève pour demander justice début novembre.
Des enquêtes pour chaque cas de brutalité policière
"Ce comité est préoccupé par les nombreux rapports sur les brutalités et l'usage excessif de la force par les forces de l'ordre, en particulier contre des personnes appartenant à certains groupes ethniques et raciaux", soulignent dans ce rapport dix experts internationaux, chargés d'examiner le respect par les Etats-Unis de la Convention internationale contre la torture, dont Washington est un des signataires.
Les auteurs critiquent également "le profilage racial par la police et les services de l'immigration et la militarisation croissante des activités policières". Le Comité exprime "sa profonde préoccupation devant les tirs fréquents de la police ou les poursuites fatales contre des individus noirs non armés". Il demande que chaque cas de brutalité policière ou d'usage excessif de la force fasse l'objet rapidement d'une enquête "efficace et impartiale", afin de présenter les responsables devant la justice.
Guantanamo dans le viseur
Le Comité dénonce également l'usage "excessif" par la police du pistolet à décharge électrique contre des suspects désarmés lors d'arrestations. Selon des ONG, cette arme aurait provoqué quelque 500 décès aux Etats-Unis.
Le rapport pointe enfin du doigt la prison américaine de Guantanamo, sur l'île de Cuba. ll demande que les détenus sans jugement soient présentés à la justice ordinaire ou relâchés, et déplore l'absence d'enquête complète sur les accusations de torture ou de mauvais traitements pour ceux qui ont été détenus par les Américains à l'étranger.
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