Crise ouverte entre le Venezuela et la Colombie
Fidèle à son style baroque, c'est le président vénézuélien Hugo Chavez lui même qui a pris la parole : “Je l'annonce le coeur serré : le Venezuela rompt à partir de maintenant toutes ses relations avec le gouvernement colombien”, a-t-il annoncé au côté du sélectionneur argentin de football, Diego Maradona, au palais présidentiel de Miraflores.
_ Une heure et demie plus tard, le chef de la diplomatie vénézuélienne,
Nicolas Maduro a donné “72 heures” aux diplomates colombiens pour quitter le Venezuela et ordonné la fermeture de leur ambassade à Bogota.
Il s'agit d'une décision “erronée” , a réagi Luis Hoyos, l'ambassadeur de Colombie à l'Organisation des Etats américains (OEA), qui a appelé Caracas “à rompre avec les bandes criminelles” après avoir dénoncé la présence de 1.500 guérilleros et de dizaines de campements rebelles colombiens au Venezuela.
Il s'agit des tensions les plus graves entre les deux voisins depuis qu'Hugo Chavez avait déployé des troupes à la frontière avec la Colombie en mars 2008 après le bombardement d'un campement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) en Equateur, pays allié de Caracas, qui avait fait 25 morts, dont le numéro deux de la guérilla.
Hugo Chavez a rejeté la responsabilité de la crise actuelle sur le président
colombien sortant, Alvaro Uribe, qui va quitter ses fonctions le 7 août. Ce dernier a diffusé il y a huit jours une liste de cinq hauts dirigeants des Farc et de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste) se trouvant, selon lui, au Venezuela. “S'il y avait le moindre campement guérillero colombien (au Venezuela), ce serait sans autorisation”, a ajouté le président vénézuélien.
Le président vénézuélien s'est cependant dit confiant dans la volonté du successeur d'Uribe, Juan Manuel Santos, de traiter “cette affaire de manière rationnelle”. “Nous ferons tout notre possible (...) pour améliorer et renforcer les relations avec tous les pays de la région, y compris le Venezuela”, a déclaré le futur vice-président de Santos, Angelino Garzon, au cours d'une visite en Equateur.
_ Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), José Miguel Insulza, a lancé un appel “au calme” , tandis que Washington a estimé que la rupture annoncée par Caracas n'était pas la “bonne manière” de faire part de ses griefs.
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