Tueries aux États-Unis : "Quasiment aucun Américain ne s'oppose au port d'armes"
"En ce moment, le rapport de force est plutôt en faveur des armes", a affirmé la spécialiste des États-Unis Charlotte Recoquillon, après les deux fusillades du week-end dans le Texas et dans l'Ohio.
"Aux États-Unis, pratiquement personne ne s'oppose au port d'armes", a affirmé Charlotte Recoquillon, docteure en géopolitique et spécialiste des États-Unis, dimanche 4 août sur franceinfo, après les deux tueries de masse qui ont touché le pays, samedi et dimanche à El Paso, au Texas et à Dayton, dans l'Ohio. "Les Américains sont habitués", a ajouté l'experte.
franceinfo : Que vont se dire les Américains en se réveillant et en apprenant cette tuerie ?
Charlotte Recoquillon : Les Américains sont habitués. Depuis 2012 et la tuerie extrêmement marquante dans l'esprit public dans une école maternelle qui avait tué vingt enfants, les Américains sont habitués à ce qu'aucune loi ne soit adoptée pour restreindre la circulation des armes à feu.
Ne peut-il pas y avoir un ras-le-bol des Américains ?
Le port d'armes est un droit constitutionnel régi par le second amendement. Cet amendement est ensuite encadré par des lois au niveau des États. Ce qui explique que certains États américains ont des législations plus ou moins contraignantes.
Une interdiction du port d'arme peut-elle être envisagée ?
Aux États-Unis, pratiquement personne ne s'oppose au droit au port d'armes. Le débat se situe plutôt sur un encadrement et non pas sur une interdiction. Même les candidats démocrates, qui sont normalement les plus actifs pour un encadrement des armes, ne sont pas contre les armes à feu. Ils vont par exemple demander des lois pour encadrer la vente des armes, à qui on en vend, comment on contrôle leur circulation, mais à aucun moment ils ne vont proposer de loi contre les armes en elles-mêmes.
De plus, le mécanisme législatif fait qu'au niveau fédéral, le président n'a pas le pouvoir sur les chambres et sur les congrès des États. Ce sont à eux de légiférer. Actuellement, le président Trump est fortement favorable au droit au port d'armes. Il ne faut pas oublier que des lobbys pro-armes avaient financé la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016 à hauteur de 30 millions de dollars. En ce moment, le rapport de force est plutôt en faveur des armes.
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