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Colombie: les ex-otages témoignent

Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, ont longuement évoqué sur des radios colombiennes les conditions très dures de détention que subissent aujourd'hui encore les otages détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie.
Article rédigé par franceinfo
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Dans un récit à la radio colombienne "W", l'ancienne collaboratrice d'Ingrid Betancourt, Clara Rojas, raconte aussi comment elle a tenté de s'enfuir avec sa compagne et comment elles se sont perdu dans la jungle. "Nous avions commencé à organiser notre fuite et lorsque l'opportunité s'est présentée nous nous sommes échappées. Mais, se souvient l'avocate de 44 ans, la chance nous a manqué et nous nous sommes perdues".
Clara, sans nouvelle d'Ingrid depuis trois ans et brouillée avec elle à la
suite d'une dispute, raconte que les guérilleros pour les punir les avaient
enchaînées comme les militaires otages. "Pendant quinze jours, ils nous ont enchaînées le jour et ne retiraient les chaînes que pendant la nuit", ajoute Clara. Pour nous dissuader de recommencer "les guérilleros nous montraient des araignées venimeuses et des serpents", se souvient-elle.

"Les militaires et policiers vivent enchaînés toute la journée. Ils portent en permanence une chaîne au cou et dorment entravés aux jambes et au cou", a raconté l'ex-parlementaire Consuelo Gonzalez dans une longue interview à la radio privée Caracol.
"Ils se baignent enchaînés, lavent leurs vêtements enchaînés. Et la nuit, leurs chaînes sont attachées à un tronc fixé près de leur lit".

Consuelo Gonzalez, otage pendant six ans et quatre mois, se souvient également "des longues marches lors de dangereux déplacements d'un camp à un autre". "Les bombes tombaient à quelques mètres de nous. Et les balles des mitrailleurs des hélicoptères passaient tout près de nous". "Vivre la guerre ainsi est une horreur", dit-elle précisant qu'en cas de tentative de libération par l'armée, les "geôliers avaient pour ordre de nous assassiner".

Consuelo Gonzalez a également raconté pourquoi leur libération annoncée dans un premier temps pour la fin du mois de décembre avait finalement été retardée

Lors d'une autre interview, Clara Rojas a également évoqué les terribles conditions de la naissance de son fils Emmanuel, le 16 avril 2004. Une
césarienne fut pratiquée, sans anesthésie, par trois guérilleros inexpérimentés.
Le bébé eut un bras fracturé, Clara, elle, a eu besoin de 40 jours pour se
rétablir. Huit mois plus tard, elle était séparée de son enfant qu'elle n'a pas encore revu.

Des témoignages écoutés avec attention en Colombie
Clara Rojas et Consuelo Gonzalez sont toujours à Caracas, au Vénézuéla, sous la protection d'Hugo Chavez.

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