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Cinquantenaire de Brasilia, sur fond d'affaires de corruption

La capitale du Brésil, Brasilia, fête son cinquantenaire, mais les cérémonies sont ternies par une gigantesque affaire de corruption. L'ex-gouverneur de la ville sort de prison et la justice a fait obstacle à certaines cérémonies. Mais les célébrations de cette ville futuriste, au plan en forme d'oiseau et aux bâtiments tout en courbes aériennes d'Oscar Niemeyer, auront bien lieu.
Article rédigé par franceinfo
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En cinq ans, la forêt amazonienne a laissé la place à une ville. Une ville unique au monde, qui fit dire en 1961 au cosmonaute Youri Gagarine : “J'ai l'impression de débarquer sur une planète différente, pas sur la terre”. L'idée de bâtir une capitale pour le Brésil est née au XIXème siècle, mais elle a été concrétisée par le président Juscelino Kubitschek en 1955.

Inaugurée le 21 avril 1960, Brasilia fête donc ses 50 ans. Mais la justice s'est invitée à la fête. Une colossale affaire de corruption éclabousse une partie des responsables de la ville. L'ex-gouverneur José Arruda sort de deux mois de prison et la justice a cassé les contrats d'éclairage et de son des festivités du cinquantenaires. Des contrats de deux millions de dollars. Mais la fête aura lieu. Toutes les églises vont sonner et un grand concert sera donné.

Brasilia : un rêve d'urbaniste et d'architecte

A partir d'une “page blanche”, un plateau aride à 1.000 mètres d'altitude, Lucio Costa a dessiné un plan de ville en forme d'oiseau aux ailes déployées, symbole d'unité pour ce pays de plus de huit millions de kilomètres-carrés. Et sur cette partition, l'architecte Oscar Niemeyer, âgé aujourd'hui de 102 ans, a fait sortir de terre des bâtiments aux formes tout en courbes et en angles. Les deux demi-sphères du Parlement, les épis de béton de la cathédrale, le palais présidentiel et ses arcades inversées, sont devenus autant de symboles de la ville, classée patrimoine mondial de l'humanité en 1987.

Outre l'architecture, Brasilia possède aussi une ambiance bien à elle. Dans cette ville sans trottoir, aux larges avenues, la voiture fait partie du kit de survie. Chaque quartier de Brasilia est ultra spécialisé. Peuplée en grande partie de fonctionnaires, la ville se vide en partie le week-end, et le centre devient fantômatique.

Une ambiance qui ne se retrouve pas dans les quartiers et les villes périphériques, qui se sont développés à grande vitesse, trop grande vitesse. Conçue pour abriter 600.000 habitants en l'an 2.000, Brasilia en compte cinq fois plus. Les bidonvilles ont grossi autour de l'oiseau et le fossé se creuse entre les différentes parties de la ville, au point d'attrister son créateur.

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