Au moins 100 morts en Amérique centrale après le passage de Felix
Le bilan du puissant cyclone Felix a franchi le seuil des 100 morts au Nicaragua et au Honduras, tandis que que les secours continuent de repêcher des cadavres dans cette région, essentiellement peuplée par des indiens Miskitos.
Au moins cent victimes, 120 disparus et 50.000 sinistrés, tels sont les chiffres fournis par les autorités des deux pays après le passage du cyclone qui a frappé mardi à pleine puissance la côte caraïbe.
Le nombre des victimes s'est brutalement alourdi après que le comité de prévention des risques du Honduras (Copeco) eut annoncé jeudi avoir retrouvé près du littoral 52 corps d'amérindiens, qui ont dérivé depuis le Nicaragua.
"Jusqu'à présent, on a retrouvé 52 cadavres, mais ceux qui effectuent les recherches en mer parlent de beaucoup plus (de victimes). Il pourrait y en avoir beaucoup plus", a déclaré à l'AFP le président de la Copeco, Marco Burgos.
Le président du Honduras, Manuel Zelaya, informé sur les conséquences du passage de l'ouragan sur ces communautés indigènes, avait indiqué qu'il y avait "128 disparus, dont beaucoup ont pu se noyer".
La marine nicaraguayenne a de son côté découvert jeudi neuf nouveaux cadavres dans la Région autonome de l'Atlantique Nord (RAAN), la zone la plus touchée.
Il s'agit de "personnes qui manoeuvraient un bateau de pêche artisanal et qui ont probablement été surpris en haute mer" par l'ouragan, a indiqué la marine navale à la presse. Leurs cadavres, retrouvés dans un état de décomposition, vont être immédiatement enterrés.
Les autorités se préparent à rapatrier cinquante-cinq amérindiens du Nicaragua, naufragés au large de la côte caraïbe du Honduras, et 33 autres, victimes d'infections généralisées.
Le Nicaragua a appelé à l'aide la communauté internationale afin de porter assistance aux sinistrés et le gouvernement a évalué à 30 millions de dollars le coût de la reconstruction des infrastructures détruites.
La population est restée sans assistance pendant 24 heures car la région est une zone enclavée dans la forêt tropicale, extrêmement difficile d'accès.
"Les besoins primordiaux pour venir en aide aux déplacés sont les aliments en conserves, de l'eau, bâches de plastique, médicaments, matelas, couvertures, carburant et moyens de transport, mais ils ont surtout besoin d'eau", a déclaré le directeur des opérations du Système national de prévention des désastres (Sinapred), Edgard Orozco.
Environ 10.000 maisons ont été détruites, les puits d'eau potable sont inutilisables et l'électricité est coupée depuis mardi.
Un homme de 34 ans est également mort mercredi dans le nord du Honduras, noyé lors de la crue du fleuve Ulua.
L'inquiétante crue de l'Ulua, et à un degré moindre du Chamalecon, qui avaient transformé en 1998, avec le dévastateur cyclone Mitch, la vallée de Sula en un grand lac, n'a pas causé de dégâts majeurs.
La vallée de Sula, région agricole et industrielle la plus prospère du pays, dernier sujet de préoccupation des autorités, reprenait tranquillement son activité normale. Environ 30.000 personnes ont dû être temporairement évacuées.
L'aide a commencé à arriver au compte-goutte. Un avion s'est posé mercredi soir à Bilwi, capitale de la RAAN, et a débarqué plusieurs tonnes de nourriture, de médicaments, de couvertures.
Le programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a remis au Nicaragua 4,5 tonnes de vivres et un avion cargo affrété par le Venezuela devait arriver jeudi. Le Salvador, le Honduras et les Etats-Unis ont également proposé de l'aide, l'Union européenne débloquant un million d'euros.
Un autre cyclone, Henriette, a traversé le sud de la péninsule de Basse-Californie et les Etats mexicains de Sinaloa et Sonora, où deux hommes sont morts et un troisième était porté disparu jeudi. Ces victimes s'ajoutent aux sept morts provoqués par Henriette dans le sud du Mexique.
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