Après la marée noire, BP coule en bourse
Il n'y a pas que le pétrole qui s'échappe des tuyaux chez BP. L'action du groupe britannique laisse échapper de sa valeur à un rythme presque aussi soutenu. Cet après-midi, elle a perdu 10,44% de sa valeur à la bourse de Londres.
Ce qui agite les milieux financiers, ce n'est pas bien entendu le désastre lui-même, qualifié de “11-septembre écologique” par Barack Obama, mais ses conséquences économiques, et ce que BP pourrait être amené à payer au titre des indemnisations. Les Etats-Unis envisagent d'exiger que BP mette en place un compte sous séquestre pour les payer. Le marché craint que cette réserve ne soit colossale, à l'échelle des quantités de pétrole répandues dans le golfe du Mexique, alors que le président américain est sur les plages souillées pour sa quatrième visite.
Le président de BP a été convoqué à la Maison Blanche mercredi et le directeur général sera sous le feu des questions des sénateurs américains jeudi. Selon certains médias, ils pourraient demander une provision de 20 milliards de dollars, soit l'équivalent des dépenses annuelles d'investissement de la compagnie.
BP pourrait bien ne pas être la seule compagnie pétrolière à souffrir des conséquences de la marée noire. Selon l'agence de notation financière Moody's, c'est l'ensemble du secteur qui risque d'en souffrir. Le moratoire de six mois décrété par les Etats-Unis sur les forages pétroliers dans le golfe du Mexique pourrait en effet durer plus longtemps, et d'autres pays, dont les eaux territoriales abritent des forages offshore réfléchissent à des normes plus strictes. Moody's estime qu'il faudra deux ans au secteur pétrolier pour retrouver le niveau de production qu'il avait avant le naufrage de Deepwater horizon.
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