Année du Mexique en France : Mexico inflexible, Paris "déterminé"
"Nous sommes là, nous sommes prêts, nous avons déjà commencé (à organiser) quelques événements, si on respecte les conditions dans lesquelles nous avons été invités", a déclaré, au cours d'une conférence de presse, l'ambassadeur du Mexique à Paris.
_ Selon Carlos De Icaza, la décision "unilatérale" de Nicolas Sarkozy de dédier l'événement "à une personne qui a été jugée et condamnée pour des délits extrêmement graves" dénature l'accord entre Mexico et Paris, qui précisait les "conditions" de l'organisation de l'année du Mexique en France.
Durant son allocution, M. De Icaza, qui n'a pas une seule fois prononcé le nom de Florence Cassez, a insisté sur la séparation des pouvoirs, dans son pays aussi : "Au Mexique, comme en France, il y a un état de droit. Au Mexique, comme en France, il y a l'indépendance des juges", a lancé l'ambassadeur du Mexique, précisant que le cas de "la prisonnière" relèvait du pouvoir judiciaire, bien distinct de l'organisation de cette année, culturelle et économique, du Mexique en France.
Sarkozy veut "des résultats"
En déplacement à Montmirail (Marne), le président Sarkozy fait à présent dans le registre de l'apaisement. Le chef de l'Etat assure le Mexique de "l'amitié du peuple français (...) Pour le reste, il faut garder son sang-froid et obtenir des résultats, c'est ce à quoi je vais m'employer maintenant", poursuit Nicolas Sarkozy, qui doit appeler son homologue mexicain Felipe Calderon.
_ "La France est déterminée à résoudre le problème humanitaire grave de Florence Cassez", conclut le chef de l'Etat.
Par la voix de son ambassadeur en France, Mexico rejette fermement l'hypothèse du transfèrement de Florence Cassez en France, dans le cadre de la convention de Strasbourg. "N'ayant pas reçu l'assurance formelle de la France que la peine sera effectuée en totalité, à notre avis, la convention n'est pas applicable", explique l'ambassadeur.
Le gouvernement français reste déterminé à obtenir le transfèrement de la jeune femme, a assuré Michèle Alliot-Marie. "Nous explorons toutes les voies de droit" affirme la ministre des Affaires Etrangères. "Nous ne la laisserons jamais tomber".
Recevant de nouveau les parents de Florence Cassez, lundi soir à l'Elysée, Nicolas Sarkozy avait réclamé le rapatriement de la jeune femme de 36 ans, condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour sa participation à un enlèvement - Florence Cassez clame son innocence.
Le président français avait proposé qu'elle purge sa peine en France.
Il avait aussi annoncé que l'année du Mexique en France serait maintenue, et qu'elle serait dédiée à Florence Cassez.
Tôt ce matin, le gouvernement mexicain avait répondu en décidant de se retirer de cette série de manifestations, accusant la France de détourner cet événement culturel à des fins politiques.
_ Au Mexique comme en France, les président Calderon et Sarkozy arrivent en fin de mandat présidentiel en 2012.
Gilles Halais, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.