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Afghanistan : le chaos à l'aéroport de Kaboul, "les talibans ont raison", c'est la faute des États-Unis

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pakzad pakzad (FRANCEINFO)
Article rédigé par franceinfo - J.-C. Galeazzi
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Karim Pakzad, chercheur à l'Iris, spécialiste de l'Afghanistan, est l'invité de franceinfo dimanche 22 août pour évoquer la situation dans le pays depuis la prise de pouvoir des talibans.

"Une partie de la population de Kaboul a peur des talibans, se souvenant du régime répressif de 1996 à 2001. De plus, l'ambassade américaine a, dès le lendemain de la prise de pouvoir, incité par SMS les Afghans qui ont travaillé avec les États-Unis à se rendre à l'aéroport. Tout le monde a été au courant, car rien ne reste privé dans ce pays, et s'est rué à l'aéroport, provoquant ce chaos. Les talibans ont raison de mettre la responsabilité sur les États-Unis", explique, sur franceinfo dimanche 22 août, Karim Pakzad, chercheur à l'Iris.

L'Afghanistan, "un pays à part"

L'Afghanistan, un pays si souvent convoité qui n'est jamais tombé face à l'envahisseur, à commencer par l'Angleterre au milieu du XIXe siècle. En 1979, L'URSS envahit l'Afghanistan pour préserver le régime communiste en place. Le conflit s'enlise. Après dix ans de guerre sanglante, les Russes se retirent du pays. En 2001, les États-Unis veulent se venger de ceux qui protègent Oussama Ben Laden, responsable des attentats du 11-Septembre et mettre fin au régime des talibans. Ils s'enlisent à leur tour dans un conflit qu'ils ne maîtrisent plus avant de quitter le pays vingt ans plus tard. 

"Dans ce pays, les États-Unis sont la seule puissance qui a eu une certaine audience parmi la population citadine, les jeunes et les femmes, parce qu'ils ont mené, à coups de centaines de milliards de dollars, une politique pour imposer une certaine liberté : liberté de la presse ou l'occasion pour les femmes d'étudier. Mais cette audience a été trop limitée à une partie de la population. C'est un pays à part avec des traditions qu'on ne voit nulle part ailleurs, un peuple qui se chamaille, mais qui s'unit face à l'envahisseur", commente Karim Pakzad, spécialiste de l'Afghanistan.

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