AF447 Rio-Paris : le sous-marin Emeraude localise les boîtes noires
Si elle se confirme, la découverte des boîtes noires ne date pas de ces dernières heures. Mais plutôt d'un travail d'analyse des enregistrements effectués au fond de la mer par le sonar du sous-marin nucléaire d'attaque Emeraude de la Marine nationale (notre photo), lors de la première phase de recherches, entre début juin et mi-juillet 2009.
_ A l'époque, les enregistreurs de vol émettaient encore un signal, qui aurait été récemment décrypté grâce à l'aide d'un nouveau logiciel mis au point par Thalès.
Informé par le ministère de la Défense, le Bureau d'Enquêtes et Analyses (BEA) ne s'emballe pas. "Cette information doit être à présent vérifiée et validée par nos équipes au Bourget (siège du BEA, ndlr) et nos équipes sur les bateaux", explique une porte-parole du BEA.
_ La zone se situe à quelque 200 miles nautiques au nord-ouest de l'archipel brésilien de Saint-Pierre et Saint-Paul, soit environ un millier de kilomètres des côtes brésiliennes.
Restera ensuite à explorer cette zone, réduite à un carré de cinq kilomètres sur cinq. Et c'est là que les choses peuvent se compliquer sérieusement, selon les reliefs en profondeur. Il n'est pas exclu que les enregistreurs de vols soient posés dans une zone inaccessible. De plus, les boîtes n'émettent plus aucun signal aujourd'hui.
_ "Cela revient à rechercher une boîte à chaussures dans une zone de la taille de Paris, par 3.000 mètres de fond et sur un terrain aussi accidenté que les Alpes", relève le porte-parole de la Marine nationale, Hugues du Plessis d'Argentré.
Les spécialistes sont en revanche plus confiants sur l'état des boîtes noires - dans l'hypothèse où ils pourraient les récupérer. S'appuyant sur plusieurs exemples d'avions qui se sont abîmés en mer, et dont les enregistreurs ont pu être décryptés après neuf mois d'immersion.
Premier espoir pour les familles
Mais cette nouvelle représente un réel espoir, peut-être le premier, pour les familles des 228 victimes du crash. Car seules les boîtes noires permettront à présent de comprendre les causes exactes de l'accident de l'Airbus A330-200 d'Air France, 1er juin 2009.
_ Pour l'instant, le BEA estime que les sondes Pitot (construites par Thalès et mesurant la vitesse de l'appareil), même défectueuses, ne peuvent expliquer à elles seules le crash du Rio-Paris.
Le BEA avait décidé de poursuivre jusqu'au 25 mai une troisième phase de recherches, financées par Airbus, le constructeur de l'appareil, et Air France, à hauteur de 1,5 million d'euros chacun. Les deux entreprises ont déjà déboursé conjointement quelque 10 millions d'euros pour les recherches.
Gilles Halais, avec agences
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