Une neuvième immolation a eu lieu dans une zone tibétaine dans le sud-ouest de la Chine.

Dans la préfecture d'Aba, au coeur de la province du Sichuan, neuf immolations ou tentatives d'immolations de moines ou d'anciens moines bouddhistes ont eu lieu depuis mars. Dans le sud-est de la Chine, un mouvement de protestation de moines prêts à mourir gagne de l'ampleur.

Pour la première fois, c'est une nonne tibétaine de 20 ans, Tenzin Wangmo, qui a succombé après s'être immolée par le feu. En mars, un mouvement de révolte s'est élevé dans le Sichuan, contre la répression religieuse et culturelle des membres de l'éthnie tibétaine. Un mouvement qui menace de s'étendre : des appels à des manifestations pour mercredi circulent dans cette région quadrillée par les forces de sécurité, a indiqué Free Tibet, dont le siège est à Londres.

Comme des jeunes moines avant elle, Tenzin Wangmo a appelé avant de mourir à la liberté religieuse pour les bouddhistes tibétains et au retour de leur chef spirituel exilé en Inde, le dalaï lama, selon Free Tibet. Depuis mars, quatre moines bouddhistes ont mis fin à leurs jours en s'immolant, cinq autres ont survécu à une tentative d'immolation.

"De plus en plus de personnes prêtes à donner leur vie"

Le mouvement a été déclenché par une première immolation, dans le monastère de Kirti, situé à Aba, d'un jeune moine le 16 mars, pour le troisième anniversaire du début des émeutes antichinoises de 2008 à Lhassa. "Les informations en provenance (des zones tibétaines) laissent penser qu'il y a de plus en plus de personnes prêtes à donner leur vie pour attirer l'attention du monde sur les violation continuelles et brutales des droits des Tibétains", écrit Free Tibet.

La Chine affirme avoir "libéré pacifiquement" le Tibet en 1951 et oeuvrer pour améliorer le sort des Tibétains, notamment en déversant sans compter des fonds pour le développement économique de cette région pauvre. Foyer de la contestation, le monastère de Kirti a vu le nombre de ses moines passer de 2500 en mars à 600 en octobre, de nombreux ayant été envoyés en "rééducation patriotique", affirme Free Tibet.