Une explosion mardi devant un temple de la ville sainte hindoue de Bénarès a fait un mort et au moins 37 blessés
Une enfant de 2 ans a été tuée, des touristes étrangers dont deux Français figurent parmi les blessés.
L'explosion a été revendiquée par un groupe islamiste local, les Moudjahidines indiens qui affirment avoir agi à la suite d'une récente décision de justice portant sur la propriété d'un site religieux disputé entre hindous et musulmans.
Le verdict fin septembre concernant ce site, dans la ville d'Ayodhya située dans le même Etat que Bénarès (Varanasi pour les Indiens), l'Uttar Pradesh, a été considéré comme favorisant la partie hindoue au détriment de la communauté musulmane. La décision de justice accorde aux hindous les deux-tiers du site d'une mosquée.
Les touristes étrangers viennent de France, d'Allemagne, d'Italie, du Japon et de Corée du sud.
L'explosion s'est produite à environ 18h30 locales au bord de l'un des nombreux "ghats", esplanades donnant sur des marches qui se terminent dans les eaux du Gange, à un moment où il était bondé de fidèles rassemblés pour une cérémonie religieuse. Elle a provoqué une bousculade au cours de laquelle des dizaines de personnes ont été blessées, a précisé la police. Selon des télévisions locales, deux autres engins explosifs ont été retrouvés sur les lieux.
L'affaire a été revendiquée par les Moudjahidines indiens. Selon le ministère de l'Intérieur, ce groupe est entraîné par des activistes basés au Pakistan, dont ceux de Lashkar-e-Taiban, tenus pour responsables des attentats meurtriers de Bombay en 2008. Ces attaques, qui avaient fait 166 morts, avaient ravivé les tensions entre l'Inde et son voisin pakistanais. Les observateurs notent par ailleurs que l'explosion de mardi est survenue le lendemain de l'anniversaire de la destruction de la mosquée d'Ayodha en 1992 par des fanatiques hindous. Cette affaire avait provoqué l'une des plus graves vagues de violences interconfessionnelles depuis l'indépendance de l'Inde en 1947.
Les "ghats" sont le pivot de la vie spirituelle à Bénarès, une ville qui attire de nombreux touristes étrangers tout au long de l'année. En 2006, 20 personnes avaient trouvé la mort à la suite de deux explosions dans un temple et une gare de la cité, l'unes les plus sacrées de l'Inde et l'une des plus anciennes cités du monde.
Bénarès est pour les fidèles hindous le lieu privilégié de crémation de leurs morts. C'est aussi l'un des sites où les pèlerins viennent se purifier dans le Gange au cours d'ablutions rituelles.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.