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Un responsable israélien confirme des frappes en Syrie

Une attaque israélienne a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche à Damas, contre des armes iraniennes, confirme dimanche matin un responsable israélien. L'agence de presse syrienne officielle indique elle que ce raid a visé le centre de recherches militaires situé à Jamraya, au nord de Damas. Il s'agit de la deuxième frappe d'Israël cette semaine.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

De fortes explosions ont ébranlé Damas dans la nuit de samedi à dimanche. Les habitants décrivent des déflagrations "comme un tremblement de terre ", "d'environ quatre heures ", "tout l'immeuble tremblait ", "le sentiment que les bombardements visaient notre maison ". Des vidéos des explosions ont été mises en ligne notamment sur le site d'informations israélien Ynet :

Un raid contre des armes iraniennes, selon un responsable israélien

Dimanche matin, un responsable israélien a confirmé qu'une attaque avait été menée contre des armes iraniennes à destination du mouvement chiite libanais Hezbollah. "L'attaque a eu lieu tout près de l'aéroport de Damas et la cible était des  missiles iraniens destinés au Hezbollah ", a déclaré ce haut responsable. Aucun bilan n'a été fourni, et pour l'instant ni l'armée israélienne ni le Premier ministre israélien n'ont confirmé.

"Chaque fois que des informations parviendront à Israël sur le transfert de missiles ou d'armements de Syrie au Liban (à destination du Hezbollah), ils seront attaqués", a affirmé le responsable israélien.

Un peu plus tôt, un membre d'un service de renseignement occidental indiquait à l'AFP que "a *u cours de l'attaque de la nuit dernière, comme de la  précédente, ce qui était visé, ce sont des réserves de missiles  Fateh-110 qui étaient en transit entre l'Iran et le Hezbollah* ".

"Les armes que les Syriens et les Iraniens tentent de transférer sont des armes stratégiques qui menacent l'aviation israélienne ", analyse Eli Karmon, chercheur spécialisé en contre terrorisme à l'Université israelienne d'Herzylia. "Mais il y a un autre aspect : à mon avis cette action est un signale aux Iraniens pour montrer qu'Israël respecte les lignes rouges qu'il souligne, contrairement aux Etats-Unis ", ajoute-t-il.

Divergences sur les cibles visées

Sur la cible de ce raid il y a des divergences. L'agence de presse syrienne officielle indiquait elle un peu plus tôt que les tirs de roquettes israéliens avaient visé le centre de recherches militaires situé à Jamraya, au nord de Damas. Ce centre avait déjà été visé par une frappe israélienne en janvier. "Cette nouvelle attaque israélienne est une tentative visant à remonter le moral des groupes terroristes qui reculent sous  les coups de notre noble armée ", dénonce la télévision publique syrienne. 

Selon une source diplomatique à Beyrouth, l'armée israélienne visait en fait trois objectifs : un centre de recherches scientifiques, mais aussi un centre de munitions à proximité, et la division 14, une unité de la défense anti-aérienne syrienne, à Saboura, près de l'autoroute Beyrouth-Damas à l'ouest de la capitale.

Deuxième attaque de la semaine

Ces nouvelles explosions interviennent alors que cette semaine une frappe israélienne a déjà eu lieu contre des armements du Hezbollah, confirmée également dimanche matin par un haut responsable israélien. L'Etat hébreu, qui a mené en 2006 une guerre éclair contre le Hezbollah, considère toujours le mouvement chiite comme une menace pour sa sécurité. 

Dimanche, le commandant de l'armée de terre iranienne, le général Ahmad-Reza Pourdastan, a affirmé que l'Iran était prêt à "entraîner " l'armée syrienne en cas de besoin, selon l'agence officielle Irna.

L'Egypte condamne "l'agression" israélienne

Les réactions n'ont pas tardé à affluer au Proche-Orient. L'Egypte a immédiatement condamné "l'agression" d'Israël contre la Syrie. Ces raids sont "une violation des principes et du droit internationaux et sont de nature à ajouter à la complexité de la situation et à menacer la sécurité et la stabilité de la région" , a affirmé Le Caire dans un communiqué.

De son côté, la Ligue arabe a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à "agir immédiatement pour stopper les agressions israéliennes contre la Syrie" .

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