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Un imam expulsé de France pour "provocations répétées à la discrimination et à la violence"

L'imam Mohammed Hammami a été reconduit mercredi en Tunisie, d'où il était ressortissant. Le gouvernement français l'a expulsé pour avoir "valorisé le jihad violent, proféré des propos antisémites et justifié le recours à la violence" contre les femmes. En janvier dernier, Claude Guéant, alors ministre de l'Intérieur, avait déjà demandé l'expulsion de cet imam.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Manuel Valls, le
ministre de l'Intérieur, a annoncé mercredi l'expulsion d'un imam. Mohammed
Hammami, 76 ans, d'origine tunisienne, est le responsable religieux de la
mosquée Omar du XIe arrondissement de Paris. Lors de ses prêches, il a, selon
le ministre, " tenu des propos ouvertement hostiles envers les valeurs de
la République, valorisé le djihad violent, proféré des propos antisémites et
justifié le recours à la violence et aux châtiments corporels contre les femmes
" .
Pour Manuel Valls, " ces provocations, délibérées, répétées et
inacceptables à la discrimination et à la violence constituaient une menace
pour la société française et pour sa sécurité
" .

"Nous avons décidé d'être intransigeants à l'égard de tous ceux qui profèrent des discours de haine à l'égard de la République et de nos valeurs et de procéder à l'expulsion de responsables, de militants religieux qui prônent un islam radical" (Manuel Valls)

Déjà une demande d'expulsion

Une procédure d'expulsion
avait déjà été engagée en janvier dernier
par Claude Guéant, alors
ministre de l'Intérieur. Il accusait l'imam d'avoir tenu des propos violemment
antisémites, et d'avoir appelé " à
fouetter à mort la femme adultère
" . L'imam avait contesté en
dénonçant une " diabolisation " avant d'être hospitalisé.

Mohammed Hammami est en France depuis
plusieurs dizaines d'années. Il a cinq enfants. En mai dernier, la commission d'expulsion
avait rendu un avis défavorable à son expulsion, estimant que cela " porterait
atteinte à sa vie familiale
" . Un avis qui n'était que consultatif.

Dans le même temps, ses avoirs et
ceux de son épouse ont été gelés par le ministère de l'Economie.

Durcissement face aux
comportements radicaux

En dix ans, 34 imams ont été
expulsés, dont trois en avril dernier, juste après la mort de Mohammed Merah. Ils auraient, selon le ministère de
l'Intérieur, porté atteinte aux intérêts fondamentaux de l'Etat.

En septembre dernier,
après le démantèlement d'un groupe islamiste radical soupçonné d'une attaque
antisémite
, Manuel Valls avait appelé les institutions représentatives de l'islam de France
à " prendre leurs responsabilités " pour permettre l'émergence d'imams
et d'aumôniers musulmans " en phase " avec les valeurs de la République. 

Lors d'une conférence de presse ce mercredi, Manuel Valls a déclaré : "Nous avons décidé d'être intransigeants à l'égard de tous ceux qui profèrent des discours de haine à l'égard de la République et de nos valeurs et de procéder à l'expulsion de responsables, de militants religieux qui prônent un islam radical ".

Un "procès médiéval"

Pour l'avocat de l'imam, Salah Djemai, cette mesure d'expulsion est un "procès médiéval ". Il explique dans un communiqué : "Par une motivation à l'accent populiste et stéréotypée amplifiant les propos franchement nauséabonds de son prédécesseur, le nouveau ministre de l'Intérieur se défoule contre un vieillard finissant, n'ayant plus aucune attache avec son pays d'origine ".

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