Un groupe revendiquant les enlèvements de plusieurs humanitaires français affirme que ses actions visent la France
"Nous ne visons pas les ONG, nous ciblons la France", a déclaré Abou Mohamed Rizeigi qui se présente comme le porte-parole des "Aigles de libération de l'Afrique", un groupuscule qui sert de paravent à des bandits, selon plusieurs sources proche du dossier.
"Nous voulons que la France change de politique dans la région", a-t-il ajouté.
En toile de fond, les relations tendues entre la France et le Soudan : soutien à la Cour pénale internationale (CPI) dans son bras de fer contre le président soudanais Omar el-Béchir, accueil d'un important chef rebelle du Darfour à Paris, présence militaire au Tchad voisin.
Des observateurs estiment que les ravisseurs sont des "bandits" qui, derrière un discours politique, cherchent en fait à toucher une rançon.
Employé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Laurent Maurice, un agronome qui était dans l'est du Tchad pour évaluer les récentes récoltes, a été enlevé le 9 novembre par plusieurs hommes armés dans le village de Kawa, à dix kilomètres de la frontière avec le Soudan.
On ne sait pas vraiment où les otages sont séquestrés
"Je vais bien", malgré les circonstances, a déclaré jeudi à l'AFP d'une voix frêle l'otage qui a affirmé être en contact avec sa famille via le CICR. "Je suis au Tchad", a-t-il ajouté, sans plus de détails.
Un haut responsable tchadien avait indiqué le 10 novembre, que les ravisseurs étaient retournés avec leur otage au Darfour, région de l'ouest soudanais en proie depuis 2003 à une guerre civile complexe et théâtre depuis mars dernier d'une vague d'enlèvements d'expatriés avec demandes de rançons.
Les "Aigles de libération de l'Afrique" ont aussi revendiqué le rapt de deux employés dimanche de l'ONG Triangle GH en Centrafrique.
"Nous avons enlevé les employés de l'ONG Triangle en Centrafrique", a affirmé Abou Mohamed Rizeigi, en arabe soudanais.
Les deux employés français ont été kidnappés dimanche à Birao, ville du Nord-Est de la République centrafricaine, près de la frontière du Darfour.
Selon des sources proche du dossier, les deux humanitaires ont été transportés au Darfour. Les deux otages sont "en bonne santé", a indiqué à l'AFP une autre source humanitaire.
Six ONG ont quitté temporairement l'est du Tchad privant 37.000 personnes d'assistance après l'enlèvement de Laurent Maurice. Et la Croix-Rouge a suspendu temporairement ses activités dans cette même région.
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