Turquie : "Erdogan est dans une dérive totalitaire et nationaliste", selon Ahmet Insel
Le président truc Recep Tayyip Erdogan n'en finit pas de mener des actions pour restaurer la grandeur de son pays, jusqu'à provoquer ses voisins européens. Le politologue, journaliste et économiste, Ahmet Insel, est l'invité du 23h de franceinfo pour en parler.
Sur la question de la grande Turquie voulue par Recep Tayyip Erdogan, est-ce une ambition réelle ou une restauration nostalgique ? "C'est plutôt une restauration nostalgique puisque l'ambition de conquête réelle, la Turquie n'en a pas les moyens. Nous ne sommes plus aux 16e et 17e siècles, les temps où l'on constitue des empires ou colonialismes. Mais Erdogan a voulu faire réémerger un nationalisme à dimension nostalgique et islamiste. Depuis 2011-2012, il tient ce discours comme quoi la Turquie est devenue le repère des pays qui ont été autrefois sous le contrôle de l'empire ottoman dans les Balkans ou le Caucase. Une politique de grandeur nationale mais surtout pour recréer une dynamique de convergence vers lui (…) il est dans une dérive totalitaire et nationalise", décrypte l'économiste et politologue.
En conflit avec plusieurs pays
Le cas de Sainte-Sophie en est le parfait exemple, une provocation envers l'Union européenne qui l'a mise à l'écart mais aussi la volonté de profiter du chaos du Moyen-Orient et l'absence d'organisation régulatrice en Méditerranée orientale.
La Turquie a-t-elle les moyens de ses ambitions malgré ses actions récentes ? "Sainte-Sophie est une affaire intérieure, c'était une volonté du gouvernement, même si c'est très emblématique pour l'extérieur (...) Mais il n'a pas les moyens d'occuper les régions environnantes, que sont la Grèce la Bulgarie, etc. La Turquie est membre de l'OTAN et il y a une ambivalence totale du pays. Il veut continuer à être dans l'alliance atlantique pour ses intérêts stratégiques mais il est en conflit avec des pays membres, la Grèce ou la France maintenant", rappelle Ahmet Insel.
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