Turquie : 50 000 enseignants suspendus ou licenciés
Ahmet Insel, économiste et politologue spécialiste de la Turquie, a expliqué que "plus de 3 000 enseignants du supérieur ont été licenciés par un décret-loi il y a quelques semaines". Au total, 20 000 enseignants sont suspendus et 30 000 licenciés au cours de la purge organisée par Recep Tayyip Erdogan.
Deux mois après le coup d'Etat raté en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan resserre son pouvoir. Les purges d'opposants, d'universitaires ou de journalistes se succèdent. Un dirigeant de presse influent a été arrêté le week-end dernier. "Plus de 3 000 enseignants du supérieur ont été licenciés par un décret-loi il y a quelques semaines", précise sur franceinfo Ahmet Insel, économiste et politologue, spécialiste de la Turquie.
"12 000 enseignants du secondaire quasiment tous syndiqués et en majorité kurdes, travaillant dans les régions est et sud est, ont été suspendus la semaine dernière. Au total, 20 000 enseignants sont suspendus et 30 000 licenciés." Pour Ahmet Insel, la population se sent en situation de danger permanent dès qu'elle est en position d'opposition. "Actuellement, le gouvernement utilise l'opportunité du coup d'Etat et l'état d'urgence qui a été lancé pour faire une purge. Il vise les suspects ordinaires, les avocats, les écrivains, les journalistes, qui veulent mettre en cause l'autoritarisme de l'Etat, les exactions des droits de l'homme."
"La communauté internationale n'a pas compris ce qui s'est passé", estime Ahmet Insel. "Le coup d'Etat était un vrai coup d'Etat. Le fait que cela donne une impression de pieds nickelés ne signifie pas que c'était un scénario du gouvernement […] Erdogan a retourné la situation au niveau international en sa faveur. La Turquie est intervenue en Syrie. 2,5 millions de réfugiés sont toujours en Turquie. L'Union européenne continue une négociation inique avec la Turquie sur ce sujet. Les intérêts occidentaux sont plutôt du côté d'une réal-politique et sacrifie les droits de l'homme en Turquie."
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